Publié le 13 Dec 2023 - 16:50
MOUHAMAD HABIB DIALLO (AMBASSADEUR DU SÉNÉGAL AU QATAR)

‘’Pourquoi il n’y a pas beaucoup de Sénégalais au Qatar’’

 

Deux cent cinquante. C’est le nombre de Sénégalais qui vivent au Qatar. Ce n’est assez, selon l’ambassadeur Mouhamad Habib Diallo qui explique, dans cet entretien, les raisons pour lesquelles il n’y a pas beaucoup de compatriotes dans ce pays du Golfe. Il annonce des pourparlers pour faire venir plus de Sénégalais dans le pays.

 

Les Sénégalais sont de grands migrants. Ils sont présents en nombre dans plusieurs pays de la planète. Mais ce n’est pas tellement le cas où Qatar où vivent quelque 250 Sénégalais. La quasi-totalité de nos compatriotes y évolue dans le secteur du sport. Il y a aussi des techniciens, des pilotes et des étudiants. Ils sont principalement dans le secteur privé. D’aucuns y vivent avec leurs familles.

D’après l’ambassadeur du Sénégal au Qatar, c’est une communauté très calme. Mouhamad Habib Diallo insiste qu’ils n’ont pas de problèmes. Ils travaillent tranquillement. ‘’Dans le passé, ils avaient été confrontés à des problèmes de documents, dont le passeport, mais c’est une vieille doléance, depuis l’an dernier, car des solutions ont été trouvées. Si le nombre de Sénégalais est petit dans ce pays, c’est parce qu’il n’y a personne qui y vient pour chercher du travail.

Ce n’est pas un pays d’émigration comme c’est connu chez nous. Quand on vient dans ce pays, il y a des principes à respecter. Ce qui fait qu’il n’y a pas de travail pour les clandestins. Il faut avoir de bons contrats pour y travailler, comme c’est le cas des étudiants qui sont embauchés au terme de leurs études’’, renseigne-t-il.

Toutefois, il renseigne que le ministre du Travail du Qatar a discuté avec le président de la République pour voir comment faire venir des Sénégalais dans son pays pour chercher travail. Le dossier est dans le circuit, dit-il. ‘’Il y a juste quelques soucis liés à la communication. C’est ce qui l’a fait tarder d’ailleurs. C’est un pays arabe où l’on parle plus l’anglais que le français.

Donc, la barrière linguistique est un frein. À cela s’ajoutent la longue distance entre ces deux pays et le fait que, dans ce pays, les gens travaillent dans des bureaux spécifiques pour le travail. Alors qu’au Sénégal, tel n’est pas le cas. Ceci constitue une rupture, mais des discussions sont très avancées dans ce sens et on espère que des solutions seront trouvées le plus rapidement possible, afin que des Sénégalais viennent ici et y gagnent dignement leur vie’’.

‘’L’expo, une réussite totale’’

Le diplomate est aussi revenu sur la participation du Sénégal à l’expo de Doha. ‘’C’est une réussite totale. Ceci s’explique par une bonne préparation au début en passant par les signatures de protocole et par une bonne coordination avec les autorités chargées de cette rencontre. Rien n’a été laissé en rade. On y a enregistré de bonnes participations. Ce qui a fait que le Sénégal a fait une chose inédite, à savoir l’implantation de plantes qui sont venues du Sénégal.

Aucun pays n’a fait une chose similaire. C’est le grand rush, depuis l’ouverture le 6 novembre avec le ministre du Commerce Abdou Karim Fofana. Le fait que le président de la République ait présidé la journée du Sénégal aussi a donné un gros cachet à cette rencontre internationale. Le déplacement du président n’est pas une petite chose. Le fait aussi que le Sénégal ait de l’expertise en termes d’horticulture a été un plus devant le Qatar qui est un pays du Golfe où il fait chaud’’, confie-t-il.

Mouhamad Habib Diallo informe d’ailleurs que des déplacements de Qataris au Sénégal sont aussi prévus. Une diplomatie économique a été nouée avec ce forum. ‘’Ce serait bien qu’on refasse le forum pour rassembler plus de personnes, vu que lors du premier, les gens n’avaient pas assez de temps pour venir à cause de plusieurs raisons’’, souhaite l’ambassadeur.

AMBASSADEUR BADER ALDAFA, COMMISSAIRE GÉNÉRAL DE L’EXPO DE DOHA

‘’La participation du Sénégal à l’expo 2023 est une valeur ajoutée’’

‘’Le Sénégal est un pays frère et ami. Je suis content qu’il ait participé à l’expo. Personnellement, j’ai visité le Sénégal et j’en garde de bons souvenirs. Votre participation à l’Expo 2023 est une valeur ajoutée à cet évènement. La présence du président de la République Macky Sall parmi nous, le jour de la cérémonie officielle de la semaine du Sénégal, les entretiens qu’il a eus avec l’émir du Qatar, ainsi que le forum économique qui a eu lieu, ont permis de découvrir beaucoup de chantiers et de domaines de collaboration et d’investissement. Nous allons travailler là-dessus et nous sommes persuadés qu’il y aura une nouvelle relance de la coopération entre les deux pays’’.

FORUM ÉCONOMIQUE DE DOHA

Les satisfactions du DG du Bos

Le Forum économique de Doha a été, selon le directeur général du Bureau opérationnel de suivi du PSE (Bos), une occasion de discuter avec des hommes d'affaires Qataris, mais aussi d'autres pays qui sont présents à ce forum, pour exposer ce que le Sénégal pourrait offrir demain. ‘’Le Sénégal a expérimenté pendant dix ans le Plan Sénégal émergent qui nous a permis d'avoir des réalisations assez importantes, mais la marche vers l'émergence est encore longue.

Il faudrait encore poursuivre les investissements. Il faudrait s'ouvrir au monde. Il fallait montrer au monde que le Sénégal est un pays de business où on peut faire des affaires, où l’on peut investir. Donc, c'était l'occasion pour nous de présenter le PAP3 du Plan Sénégal émergent qui, normalement, va démarrer en 2024-2029. Et ce sera la troisième phase du Plan Sénégal émergent’’, déclare Me El Ousseynou Kane.

Pour coller aux thématiques de ce forum, qui concernent le développement durable, la protection de l'environnement de manière globale, il a exposé le projet du Plan Sénégal émergent qui tourne autour du PSE vert qui va être un projet moteur dans le cadre du PAP3. Il a aussi parlé de l'économie bleue qui sera l'objet  du troisième Compact MCA au Sénégal. L’ambassadeur d’ajouter : ‘’C'est un projet qui tourne autour de l'économie de la mer, de la terre.

On a pu en parler avec nos partenaires, mais aussi de la question de l'eau et de l'assainissement qui vont aussi devenir un enjeu important demain, un enjeu vital pour nos économies, mais aussi un enjeu géopolitique. C'est autant de projets à connotation environnementale, géopolitique, que nous avons partagé avec nos amis qataris, mais aussi avec le monde. Et nous espérons, en tout cas, que dans les mois à venir ou dans les années à venir, que nous aurons pas mal d'investisseurs qataris qui viendront nous accompagner dans la mise en œuvre du PAP3’’.

CHEIKH THIAM (ENVOYÉ SPÉCIAL À DAOHA)

Section: