Macky Sall dit niet à l’indépendance de la Casamance
Le président Macky Sall a réitéré, hier, la volonté de l’Etat du Sénégal d’aller en négociations avec les rebelles indépendantistes de la Casamance. Il se dit prêt à tout sauf à ''la partition du Sénégal en deux''.
Alors que Salif Sadio, chef d'une des factions armées du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC), parle, dans un entretien avec Sud Fm diffusé le 3 juillet dernier, de ''droit immémorial de la Casamance à l’indépendance nationale (...) réelle, absolue, inaliénable, imprescriptible, non négociable'', le président Macky Sall campe sur une position opposée. Le chef de l'État a déclaré hier à l'émission "Internationales" co-animée par TV5 Monde, RFI et le quotidien français Le Monde, qu'il ne cédera pas un pouce sur la question de l'indépendance de la Casamance revendiquée par Salif Sadio. M. Sall se dit toutefois prêt à faire des concessions pour donner une chance aux négociations, peu importe l’endroit où elles vont se tenir. Le chef rebelle a exigé des discussions hors du Sénégal, et sous l'égide de la communauté catholique Sant'Egidio. ''Je suis disponible et engagé pour la paix et je ferai tout pour y parvenir'', a dit Macky Sall, informant que l’Etat du Sénégal était déjà en pourparlers avec d’autres chefs rebelles du MFDC notamment, César Atout Badiat et Ousmane Niantang Diatta. Selon M. Sall, le conflit casamançais qui dure depuis une trentaine d'années doit être résolu. Il s'est gardé d'avancer un délai comme son prédécesseur Abdoulaye Wade qui s'était promis de résoudre le problème 100 jours après son accession au pouvoir. Macky Sall a juste souhaité que cela se fasse ''le plus vite possible''.
Trafic de drogue, menace terroriste, Affaire Habré
Le président Macky Sall a été également interpellé sur le trafic de drogue dans la sous-région. Il a informé que les pays concernés sont en train d'harmoniser leurs forces de défense et de sécurité pour faire face au fléau. Il s’agit, selon lui, de mettre les différents acteurs en synergie afin qu’il y ait davantage de ''patrouille'' et de ''vigilance''. D'après M. Sall, les pays africains ont besoin d’être aidés dans cette lutte car la drogue est partout et arrive par plusieurs voies notamment terrestres, maritimes et aériennes. ''Lutter contre la drogue nécessite des moyens énormes, c’est une guerre à mener et ça coûte cher ; si on y ajoute le péril islamiste, il y a de quoi solliciter de l’aide étrangère'', a dit le président de la République.
Parlant des menaces terroristes, Macky Sall a expliqué que le Sénégal n’est pas menacé par la radicalisation mais plutôt par l’action terroriste. Cela s’explique, selon lui, par le fait que l’islam pratiqué au Sénégal est modéré. L’arrivée des partis politiques religieux à l’Assemblée nationale ne peut être, à son avis, considérée comme une menace, notant que même si les dirigeants de ces partis sont des religieux, ils sont également des politiques. S'agissant de l’affaire Hissène Habré, Macky Sall a exprimé son souhait de voir le Sénégal juger l’ancien président tchadien. M. Sall a soutenu que par principe, il n’aimerait pas voir un président africain amené ailleurs pour être jugé. ''Nous pouvons organiser le procès et nous le ferons'', a déclaré le chef de l’Etat.
Amadou NDIAYE