Publié le 3 Sep 2016 - 00:06
NOUVELLE REGLEMENTATION SUR LE FER

L’Etat veut mettre de l’ordre dans le secteur de la construction

 

Le gouvernement veut faire face aux effondrements multiples d’immeubles liés à la mauvaise qualité de fer utilisé dans la construction. Une nouvelle réglementation des conditions de production d’importation et de distribution du fer à béton au Sénégal est mise en œuvre. Toutes les garanties et sanctions seront prises pour sa réussite, a rassuré le ministre du Commerce Alioune Sarr qui présidait hier une rencontre du Conseil national de la consommation.

 

Une nouvelle réglementation des conditions de production d’importation et de distribution du fer à béton au Sénégal est mise en œuvre. Ainsi, les autorités pourront faire face aux nombreux affaissements d’immeubles qui, pour la plupart, entraînent des pertes en vies humaines. Tout cela à cause de l’importation d’un fer dont la qualité laisse à désirer. Pour y faire face, les ministères en charge du Commerce et de l’Industrie ont engagé avec les acteurs une concertation pour une nouvelle réglementation du fer à béton. La rencontre qui s’est déroulée hier à la chambre de commerce de Dakar a été présidée par le ministre du Commerce, Alioune Sarr. D’après ce dernier, le fer est devenu un produit de consommation courante du fait que de nombreux chantiers sont en cours au Sénégal.

‘’Cette nouvelle réglementation a deux objectifs essentiels : La sécurité des consommateurs sénégalais et l’accompagnement et la sauvegarde du tissu industriel dans le secteur. Elle fixe les normes sur les caractéristiques physiques mais également les tolérances (la longueur du fer, le diamètre). Elle travaille aussi sur les caractéristiques mécaniques (l’élasticité ou la capacité de résistance de ce fer)’’, a expliqué le ministre.

Ainsi, les autorités sont déterminées à combattre ce mauvais fer qui occasionne des dégâts énormes dans la construction. En témoigne l’arrêté interministériel sur cette réglementation qui est entré en vigueur depuis le 29 août dernier. Pour le ministre Alioune Sarr, ses services et ceux de la douane sont mobilisés ‘’pour une application stricte, rigoureuse de cette nouvelle réglementation qui améliorera la sécurité des consommateurs sénégalais à travers les chantiers d’immeubles, d’autoroutes, de ponts’’. En plus de lutter contre les effondrements d’immeubles, cette nouvelle réglementation va aussi permettre de booster l’activité du fer local, mais aussi de réduire l’importation de produits finis. Ce qui va constituer une opportunité d’exportation pour le Sénégal.

‘’450 kg de fer à béton vendu pour le prix d’une tonne’’

En outre, d’après Alioune Sarr, les services de contrôle de son ministère se sont rendu compte que certains commerçants vendaient 450 kg voire 500 kg de fer pour le prix d’une tonne. Ce qui ne sera plus valable. Avec la nouvelle réglementation, dit-il,  là où les clients payaient entre 180 000 et 200 000 francs pour avoir 450 kg,  ils vont payer le même prix pour avoir une tonne de fer. ‘’C’est une baisse du prix.  Le plus important, c’est l’amélioration forte de la qualité, mais aussi exposer le Sénégal comme un pays apte à exporter son fer au niveau de la sous-région’’, renseigne-t-il. Le chef de la division de la météorologie, Ibrahima Sarr, de renchérir qu’à la place d’une tonne de fer proposée à la vente, le client se retrouvait avec 450 à 500 kg. ‘’Aujourd’hui avec cette nouvelle règlementation, les industriels peuvent vous proposer du fer de qualité à 350 et 370 000 F. L’État va en tirer un grand bénéfice car nous sommes au courant qu’il y a des détournements de destination sur le fer notamment celui exonéré. Il y a aussi le fer à destination d’autres pays limitrophes qui était déversé sur le marché sénégalais sans paiement de droit de douane. C’est un manque à gagner pour le Trésor’’, déplore-t-il.

Sanctions

Selon le ministre Alioune Sarr, toutes les dispositions seront prises pour l’application effective de cette réglementation. C’est une réglementation, dit-il, qui a des enjeux financiers énormes. ‘’Le secteur du fer, c’est plus d’une dizaine d’industriels qui emploient plus de 7 000 Sénégalais. C’est un secteur à enjeux, au point qu’on ne peut pas s’amuser à prendre une réglementation, à demander aux industriels de se conformer avec des dépenses et ne pas prendre les dispositions pour son application. On a pris aussi toutes les dispositions pour les gens qui chercheront à s’écarter de cette réglementation. Ils seront sanctionnés à la hauteur de leurs fautes’’, a-t-il prévenu.

La compétition entre les industries sera aussi assainie de même que la normalisation des diamètres. Seuls ceux d’un diamètre de 6, 8, 10, 12, 14, 20, 25, 32, 40 et d’une longueur de 12 mètres seront commercialisés au Sénégal. De même, les marquages du fer à béton et l’affichage de la longueur et du nombre de barres par tonne sont rendus obligatoires. ‘’L’importation de la fabrication du fer est soumise à une déclaration préalable, assortie d’un certificat de conformité. Autrement dit, si on veut importer du fer, on est obligé de passer par la direction du Commerce intérieur pour avoir une autorisation. Et si à l’issue de votre procédure d’importation, de fabrication, on constate qu’il y a dysfonctionnement par rapport à la norme, votre agrément sera retiré l’année prochaine. Parce que nous ne pouvons pas aussi jouer avec la sécurité des consommateurs sénégalais’’, a averti M. Sarr.

VIVIANE DIATTA

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