Publié le 22 Mar 2013 - 02:35
NUCLEAIRE

Khamenei pour la première fois prêt au dialogue avec Washington

Le guide suprême d'Iran Ali Khamenei s'est dit prêt jeudi, pour la première fois, à des discussions directes sur le nucléaire avec son ennemi juré américain, tout en appelant Washington à reconnaître le droit de Téhéran à l'enrichissement d'uranium.

 

Mais il a dans le même temps assuré que l'Iran détruirait les deux grandes villes israéliennes de Tel-Aviv et Haïfa si l'Etat hébreu attaquait les installations nucléaires iraniennes, soupçonnées de cacher un volet militaire. Le guide iranien s'exprimait dans un discours télévisé depuis Machhad, dans le nord-est du pays, à l'occasion du Nouvel an iranien, alors que le président américain Barack Obama effectuait une visite en Israël, sa première en tant que chef d'Etat.

 

Les Américains "ont envoyé des messages pour que l'on ait un dialogue direct sur le nucléaire (...) en marge des négociations avec le groupe 5+1. Je ne suis pas optimiste sur un tel dialogue (...) mais je n'y suis pas opposé", a-t-il affirmé . Jusque-là, l'ayatollah Khamenei, qui a le dernier mot sur le dossier nucléaire, refusait la proposition américaine de dialogue, dénonçant la stratégie de Washington qui mêle sanctions et offre de discussions. Dans une première réaction, un haut responsable américain accompagnant M. Obama en Israël a dit que son pays était attaché au processus de négociations avec l'Iran dans le cadre du groupe 5+1 (Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie, Chine et Allemagne). "Dans ce contexte nous serions ouverts à des discussions bilatérales".

 

Téhéran et Washington, qui n'ont plus de relations diplomatiques depuis 1979, ont admis dans le passé s'être consultés sur des dossiers comme l'Afghanistan ou l'Irak. L'ayatollah Khamenei a demandé aux Etats-Unis de s'engager "dans un dialogue rationnel et non un dialogue où vous voulez imposer votre point de vue", et réclamé la fin de "leur politique d'animosité" envers Téhéran.

 

Washington "au centre du complot"

 

"Cela fait 34 ans que lorsque le terme ennemi est évoqué, le peuple iranien pense aux Etats-Unis", a rappelé le Guide, en accusant de nouveau Washington d'être "au centre du complot contre l'Iran islamique". "Nous ne voulons pas d'arme atomique, a-t-il répété. L'Iran veut simplement que son droit à l'enrichissement d'uranium à des fins pacifiques soit reconnu, mais ils ne veulent pas reconnaître ce droit". Pour calmer les soupçons occidentaux sur la nature militaire de son programme nucléaire, l'Iran respectera les "règles" de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), qui surveille les activités nucléaires iraniennes, a affirmé l'ayatollah Khamenei. Les puissances occidentales et Israël soupçonnent l'Iran de chercher à fabriquer l'arme atomique sous couvert de son programme nucléaire civil, ce que Téhéran dément.

 

L'Iran est sous le coup d'une série de sanctions de l'ONU, renforcées unilatéralement par un embargo bancaire et pétrolier de l'Union européenne et des Etats-Unis. Le dialogue entre les 5+1 et l'Iran doit reprendre début avril à Almaty. L'ayatollah Khamenei a également averti Israël que l'Iran réduirait "en poussière Tel-Aviv et Haïfa" si l'Etat hébreu faisait "l'erreur" d'attaquer ses installations nucléaires. Selon des sources occidentales, l'Iran détiendrait plusieurs dizaines de missiles d'une portée de 1.800 à 2.000 km, capables d'atteindre l'Etat hébreu.

 

A Jérusalem, M. Obama a affirmé qu'un Iran nucléaire serait "un danger qui ne (pourrait) être endigué" et répété que "toutes les options sont sur la table pour atteindre nos objectifs". "L'Amérique fera ce qu'il faut pour empêcher l'Iran de se doter de l'arme nucléaire", a-t-il averti. La veille, il avait dit ne pas s'attendre à ce qu'Israël s'en remette à Washington en cas de frappe contre l'Iran, après une rencontre avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu qui s'était en novembre 2012 dit "prêt, s'il le faut", à déclencher une attaque contre les sites nucléaires iraniens.

 

Yahoo

 

 

Section: 
CAUSE PALESTINIENNE : Les “amis de la Palestine” fustigent l'interdiction de leur sit-in
ISRAËL-IRAN : La Palestine au cœur d’une bataille d’influence diplomatique… sur le sol sénégalais
LE SAHEL DEVENU ÉPICENTRE DES MENACES TERRORISTES : L’Africom reconfigure sa stratégie 
WOODSIDE ENERGY PORTE PLAINTE CONTRE LE SÉNÉGAL : Un contentieux fiscal aux portes du Cirdi
SIDI OULD TAH À LA TÊTE DE LA BAD : Une victoire géopolitique
VISITE OFFICIELLE DE SONKO AU BURKINA FASO : Sous le sceau de la sécurité et de la souveraineté
Guerre en Ukraine : Des discussions trilatérales prévues à Istanbul ce vendredi
IBRAHIMA TRAORE, FIGURE CLIVANTE : Le Burkina Faso au cœur d’un débat sénégalais
Sénégal–France : Le retour du dialogue dans un partenariat à réinventer
Ukraine : Fin de la réunion de crise des Européens à Paris, divisés sur l'éventuel envoi de troupes
Mali : Le rassemblement du 9 mai sous haute tension
PORTRAIT - LEON XIV, NOUVEAU PAPE ELU : Robert Francis Prevost, un homme de synthèse modéré et premier pape américain
RÉFORMES POLITIQUES AU TOGO ET AU MALI : La tentation autoritaire maquillée en progrès démocratique
CÉRÉMONIE INVESTIGATION PR OLIGUI NGUEMA : Bassirou Diomaye Faye présent aux côtés de seize chefs d'État à Libreville
BENIN : Le nouvel épicentre du terrorisme sahélien
50 ANS DE LA CEDEAO : Mahama plaide pour le dialogue avec l’AES
Deuxième, Bilie-By-Nze critique une présidentielle «opaque» mais ne saisira pas la Cour constitutionnelle
Au Niger : Une Suisse enlevée à Agadez, trois mois après une Autrichienne
Gabon : le président élu Brice Oligui Nguema face à de nombreux défis
GABON - ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE : La diaspora gabonaise au Sénégal plébiscite Brice Clotaire Oligui Nguema