Avoir nié complètement leur statut de vendeur de drogue n’a pas empêché Serigne Dieng et Matar Ndiaye d’être condamnés à une peine ferme d’emprisonnement. Le duo est reconnu coupable du délit d’offre ou cession de drogue. L'ecstasy était leur produit de prédilection.

L'ecstasy communément appelée ‘’volet’’ au Sénégal, a mis Serigne Dieng et Matar Ndiaye dans de beaux draps. C’est grâce à ce produit que les deux individus ont d’ailleurs fait connaissance.

En effet, vendeur de friperie, Serigne Dieng ne peut entamer sa journée sans prendre de la drogue. Au fil du temps, il est devenu accro au produit et s’est immiscé dans le réseau de sa commercialisation. Il est devenu ainsi fournisseur de plusieurs jeunes de Colobane et ses alentours.

C’est ainsi qu’il a connu le nommé Matar Ndiaye qui est l’un de ses clients.

Toutefois, ils ignoraient qu’il était dans le collimateur des agents de police qui ont été informés de leur pratique illicite. Le jour de leur interpellation, son fidèle client Matar Ndiaye s'est rapproché de lui pour se ravitailler. Au moment de boucler, les policiers se sont présentés et ont procédé à leur arrestation.

À l'enquête, Serigne Dieng a reconnu partiellement les faits qui lui sont reprochés. Quant à Matar Ndiaye, il a reconnu son statut de fournisseur. Placés sous mandat de dépôt, ils ont été présentés au juge du tribunal d'instance de Dakar.

À la barre, le sieur Dieng a réitéré ses allégations. "Je prends une portion de volet le matin pour avoir de l'énergie pour vendre ma friperie". À l'en croire, c'est un ami nigérian qui lui a octroyé son stock. Dieng a juré n'en avoir jamais vendu. "Je ne suis pas un trafiquant. Au contraire, parfois, j’en offre gratuitement à des amis", a-t-il dit.

Son co-prévenu a assumé les faits. Le jour de son arrestation, a-t-il raconté, "une amie  m'a appelé parce qu'elle avait besoin  de comprimés pour ‘souss’. Elle m'a dit qu'elle voulait une dose parce qu'elle était en baisse de moral. Au début, j'ai refusé. Vers 19 h, elle m'a encore rappelé et a insisté encore et encore. C'est alors que j'ai appelé Serigne Fall", a-t-il indiqué.

Conscient que la vente de ce comprimé est réprimée et qu'il est très dangereux pour la jeunesse, le ministère public a demandé une correction exemplaire.

Cependant, Me Iba Mar Diop,  pour la défense des intérêts de Sergine Dieng, a sollicité la clémence du tribunal. Son confrère, pour le compte de Matar Ndiaye, a demandé  une application bienveillante de la loi.

Finalement, le tribunal, après en avoir délibéré, a déclaré Matar Ndiaye et Serigne Dieng coupables d'usage de drogue. Le juge a condamné Serigne à quatre mois ferme et à trois mois ferme pour Matar Ndiaye.

MAGUETTE NDAO