Publié le 6 Feb 2024 - 13:50
OUROSSOGUI

 Moussa Bocar éclipse L’Aurore Walfadjri, ses administrés peu fiers

 

Le maire de Ourossogui vient de signer l’acte de mort de Walfadjri télévision sous son manteau de ministre de la Communication et des Télécommunications. Un fait qui ne surprend guère une partie des populations qui se souvient des faits d’armes du maire qui n’avait pas hésité, en 2014, à envoyer 11 de ses jeunes en prison.

 

L’histoire retiendra que c’est Me Moussa Bocar Thiam, ministre de la Communication et des Télécommunications, qui aura apposé sa signature sur le document actant le retrait définitif de la licence de diffusion du groupe Walfadjri. Un coup de massue qui survient dans un contexte où le président de la République a prononcé le report de la Présidentielle du 25 février prochain. Les acteurs des médias se sont tous indignés de ce qu’ils considèrent comme une énième forfaiture de leur ministre de tutelle.

 A Ourossogui, la fermeture de Walf TV, portée sur les fonts baptismaux en 2006, par leur maire ne suscite guère une fierté. Bien au contraire ! Pour Abou, habitant du quartier de Ourossogui, ce retrait du signal de la télé de feu Sidy Lamine Niasse est une honteuse décision. ‘’Franchement, il n’y a pas à être fier d’être à l’origine de la fermeture de la télévision Walfadjri qui est la voix des sans voix. Cette télévision était la seule, aujourd’hui, à nous montrer les véritables problèmes des populations. Lors des manifestations, la télévision Walfadjri se range toujours du côté du peuple. Alors, si tous les Sénégalais s’indignent déjà de la décision du ministre, et bien nous qui sommes de la même ville que lui nous ne serons pas ravis, c’est même gênant de savoir que l’homme qui a pris cette décision impopulaire est notre maire’’, se plaint l’homme de 44 ans.

Mais pour ceux qui connaissent bien Me Moussa Bocar Thiam, cette décision ‘’impopulaire’’ n’est point une surprise. Ils décrivent l’homme comme un coutumier des faits. ‘’Moussa Bocar Thiam a toujours été un homme des controverses. En 2014, il n’a pas hésité à mettre en prison 11 jeunes de Ourossogui qui contestaient la transformation de la salle des fêtes communale, malgré les liens qui unissent tous les habitants de cette ville, car ici nous sommes tous parentés. Mais Moussa Bocar Thiam a fermé les yeux pour les attraire à la barre. Donc, si c’est lui le ministre qui a osé fermer Walfadjri, ça ne nous surprend pas du tout’’, témoigne cet ancien conseiller municipal qui n’a pas souhaité décliner son identité.

Poursuivant ses explications, il fera savoir que le ministre-maire ne compte que sur son audace pour arriver au sommet. ‘’Moussa Bocar a été surnommé ‘Boy Djiné’, parce qu’il a osé faire ce que personne n’a osé faire avant lui. Il avait interdit au candidat Ousmane Sonko de tenir une activité dans sa commune en usant de moyens peu conventionnels. Ses jeunes ont attaqué le convoi de Sonko et finalement, il avait réussi son coup, puisqu’il avait été même félicité par l’honorable député Farba Ngom. C’est depuis ce triste fait d’armes qu’il porte ce surnom. Farba Ngom a compris qu’il a besoin de Moussa Bocar Thiam pour les sales besognes’’, ajoute-t-il.

Pour prendre la décision de retirer de manière définitive la licence de diffusion au groupe Walfadjri, le ministre Moussa Bocar Thiam a dû se substituer au CNRA, comme l’a souligné Diatou Cissé sur la TFM. Mais avec l’ancien agent judiciaire de l’État, tous les moyens sont bons pour satisfaire son leader Macky Sall. Le maire de Ourossogui a des ambitions majuscules et il semble avoir compris la méthode la plus efficace pour arriver à ses fins. La preuve, certains responsables de l’APR se demandent encore comment quelqu'un qui était, jusqu’en avril 2019, dans une autre formation politique (le Parti socialiste) a pu être porté si haut, en un temps record, au détriment de ceux qui étaient là au tout début.

La télévision Walfadjri, dont le correspondant à Matam est Amadou Issa Kane, est pour l’heure éclipsée par Moussa Bocar Thiam qui est pourtant un juriste de formation spécialisé en droit public et au règlement des contentieux.

Djibril BA

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