Publié le 9 Dec 2022 - 10:45
PAPE ALÉ NIANG ENTENDU PAR LE JUGE, AUJOURD'HUI

Macky face au monde et à l’histoire, selon la Cap

 

La Coordination des associations de presse (Cap) continue sa série de manifestations pour la libération du journaliste Pape Alé Niang. Après le conseil des médias tenus mercredi dernier à la Maison de la presse, elle se prépare pour l'audition du directeur de Dakarmatin, ce jour, par le magistrat instructeur.

''En captivité depuis le 6 novembre dernier, Pape Alé Niang passe devant le juge d’instruction du deuxième cabinet ce vendredi 9 décembre à 9 h. Une audition décisive pour la suite de cette affaire qui constitue une atteinte très grave à la liberté de la presse. La Coordination des associations de presse (Cap) espère que les autorités politiques et judiciaires impliquées dans ce dossier ont décrypté les nombreux messages reçus de partout et les appelant à revenir à la raison'', lit-on dans un communiqué publié hier par la Cap.

Elle souligne que ''cette affaire balafre incontestablement le visage de la démocratie sénégalaise et écorche très nettement l’image du président de la République sur la scène internationale. Dans tous les cas, l’histoire retiendra, malheureusement, que c’est sous le magistère de Macky Sall, en l’an 2022, qu’un triste record de la durée d’emprisonnement d’un journaliste a été atteint au Sénégal. En ce vendredi 9 décembre, Pape Alé Niang en est à 33 jours d’incarcération, simplement pour avoir fait un travail de journaliste qui n’a pas plu à certains secteurs de l’État et de la République.

Pour quelqu’un qui avait pris le double engagement de ne jamais mettre un journaliste en prison sous sa présidence – en octobre 2015 sur une chaîne de télé française et en novembre 2018 devant les responsables de Reporters sans frontières (RSF) – le reniement est patent. D’où l’urgence d’un acte de rattrapage – une libération immédiate et inconditionnelle - qui ne réparera pas certes les dégâts infligés à Pape Alé Niang, mais que la Coordination des associations de presse verrait comme un départ nouveau dans les relations entre la presse sénégalaise et le pouvoir en place''.

Pape Alé Niang a entamé une grève de la faim, depuis une semaine déjà. Sa femme a alerté sur son état de santé qui se dégrade. La Cap se dit également ''gravement préoccupée par l’état de santé du capturé-journaliste Pape Alé Niang, lequel n’a cessé de se dégrader à une vitesse inquiétante depuis le 2 décembre, date du début de la grève de la faim. Cette méthode violente à laquelle il a recouru pour défendre ses droits, sa dignité et son indépendance dans le cadre de ses fonctions de journaliste, lui a été objectivement imposée par des geôliers politiques et judiciaires qui font semblant d’ignorer le niveau de détermination avec lequel notre confrère s’est lancé dans cette entreprise qui pourrait lui coûter la vie, à tout le moins son bien-être. Cela fait une semaine que cela dure. Nous tenons le président Macky Sall comme le premier responsable de ce qui adviendrait de pire dans cette histoire. Il doit en avoir une claire conscience ! Il peut domestiquer des journalistes, il ne le pourra pas pour toute la corporation'', ajoute-t-on dans la note.

La Coordination des associations de presse du Sénégal ne compte pas flancher. Elle ''reste déterminée à engager une longue bataille pour la libération immédiate et inconditionnelle de Pape Alé Niang. Notre confrère ne sera jamais seul, tant qu’il restera dans cet état de captivité qui perdure et qui n’honore pas le Sénégal. À cet effet, nous avons convenu d’intensifier cette lutte sous des formes variées et dans les plus brefs délais, nous nous donnerons les moyens d’arriver à nos fins. Tout dépendra de l’issue de l’audition au fond programmée pour ce vendredi 9 décembre par le juge d’instruction en charge de l’affaire''.

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