Pourquoi je soutiens Hollande
Choisir François Hollande pour cette élection relevait pour moi du devoir. Quand on voit ce qu'est devenue la France, où les gouvernants se réjouissent quand ils multiplient le nombre des expulsés ou lorsqu'ils réduisent au strict minimum le nombre de naturalisations à accorder, cette France qui a oublié tous ses idéaux et toutes ses valeurs, où les foyers de purulence sont nichés un peu partout au sein de la société, oui, j'ai envie d'écouter et d'entendre parmi les candidats celui qui voudra mettre un terme à ces laideurs et redonner à la France sa grandeur d'antan.
Je n'ai jamais caché mon engagement à gauche, ni mon vote, émis de ce côté-ci. Mais je dois préciser que je ne suis pas un militant PS. Etre militant, c'est être nécessairement en phase avec la ligne politique d'un parti, même si une divergence se fait jour. C'est aussi courir le risque d'être phagocyté par une idéologie. Or, je suis trop franc-tireur, trop indépendant pour cela. Je reconnais tout de même que ce qui me rapproche du PS est infiniment plus important que ce qui m'en éloignerait.
Ce n'est pas forcément le programme économique du candidat Hollande -pas plus que celui des autres- qui m'a particulièrement séduit. La crise mondiale et ses corollaires n'invitent pas à une adhésion sans restriction dans ce domaine. J'aime chez François Hollande sa pondération, sa sérénité, même quand les vents sont de face, ce courage qu'il a de toujours convoquer la justice, la solidarité, l'égalité, le respect. Ce refus d'opposer une partie de la France à l'autre ou de faiblir dans ses convictions. François Mitterrand en son temps avait refusé toute posture électoraliste quand il s'était agi d'évoquer la peine de mort. François Hollande apparaît aujourd'hui comme celui qui ne veut pas trahir les grands idéaux qui ont forgé et nourri la réputation de la France à travers l'espace et le temps.
Il peut apporter à l'univers sportif français les mêmes grands principes qu'il s'engage à apporter à l'ensemble de la société française. Du reste, je ne vois pas d'objection à formuler sur sa proposition d'imposer à 75% les très hauts revenus. Le monde sportif ne peut pas être indéfiniment en dehors de la société ou seulement à sa périphérie. Toutes les couches de la société doivent être concernées par le nécessaire devoir de solidarité que la situation requiert. Qu'il faille, parce que leur carrière est courte, apporter quelques aménagements à la situation fiscale des sportifs à hauts revenus, on peut l'envisager. Sans pour autant occulter le devoir citoyen qui consiste, proportionnellement, à s'acquitter de ses impôts.
Il est toujours temps de ne plus tomber dans le piège des rengaines démagogiques et absurdes. Les comptes de la République sont noirs. Refusons d'écouter ou de suivre ceux qui ont « mis la France en viager » depuis tant d'années. En votant François Hollande!