“Que ceux qui ont donné ces licences et ont encaissé de l’argent de répondre“
Les autorités qui ont octroyé des licences de pêche à des navires entre 2010 et 2012 qui ont pillé les ressources halieutiques doivent s’expliquer. C’est la position du ministre de la Pêche et des affaires maritimes, Pape Diouf qui a animé hier une conférence de presse, à l’occasion de la cérémonie de clôture de la campagne de sensibilisation sur la sécurité en mer.
Le dernier rapport de Greenpeace, intitulé “main basse sur la sardinelle“, dénonce un pillage organisé des ressources halieutiques entre mars 2010 et avril 2012, avec l’octroi “d’autorisations illicites“ de pêche à des navires étrangers. Alors que le ministre de l’Économie maritime de l’époque, Khoureichi Thiam a été nommément mis en cause dans cette affaire, l’actuel patron du département de la Pêche appelle ces personnes citées dans cette affaire de répondre de leurs actes.
“Nous avions arrêté les autorisations de pêche parce qu’elles n’étaient pas conformes au Code de la pêche. Des gens ont été interpellés. Il appartient aux autorités qui ont donné ces autorisations et qui ont encaissé de l’argent de donner des clarifications“, a informé Pape Diouf qui a toutefois rappelé que l’État du Sénégal fera une évaluation générale de ce qui s’est passé pour pouvoir faire la lumière sur un certains nombres de questions. “Greenpeace est un garde-fou et il nous faut des garde-fous pour veiller sur tout ce qui ne va pas. Aujourd’hui, l’État est en train de s’équiper. Nous allons conjuguer les efforts avec la marine et les forces françaises pour mieux sécuriser nos côtes“, a ajouté le ministre de la Pêche et des Affaires maritimes.
Pape Diouf animait dans ce cadre, une conférence, à l’occasion de la cérémonie de clôture de la campagne nationale de la sensibilisation sur la sécurité en mer, à la Direction de la protection et de la surveillance des pêches (DPSP). Une campagne de sensibilisation sur l’utilisation du port de gilet de sauvetage qui a permis aux équipes du ministère de la Pêche, pendant plus d’un mois, de sillonner 7 régions du pays, visiter 23 sites et rencontrer 900 capitaines d’embarcations. “La pêche est un secteur qui emploi plus de 600 000 personnes. Aujourd’hui, l’étroitesse de l’espace maritime est une réalité, s’y ajoute l’appât du gain facile. Nous déplorons les accidents dont les conséquences sont multiples avec des pertes en vies humaines, des dégâts matériels“, se désole M. Diouf.
Pour cela, souligne-t-il, en plus de la sensibilisation, le ministère de la Pêche compte procéder au renforcement de la brigade de la surveillance et à l’acquisition de nouveaux matériels pour les pêcheurs. Les services seront aussi régulièrement déployés sur les lieux d’embarcations pour la surveillance.
À l’occasion de cette conférence, le ministre de la Pêche et des Affaires maritimes a rappelé le repos biologique en cours, qui est fixé du 1er octobre au 30 novembre 2012 pour la pêche industrielle. “Nous avons intérêts à ce que nos ressources soient sauvegardées“, soutient-il.
ALIOU NGAMBY NDIAYE
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