Les acteurs contestent les 600 000 recensés par l’Etat
Les acteurs de la pêche estiment que leur secteur fait plus que les 600 000 emplois qu’on lui attribue. Ils invitent les autorités à procéder à une réévaluation du poids de la pêche dans la formation de l’emploi au Sénégal.
La pêche, un secteur pourvoyeur d’emplois. C’est ce que revendiquent les acteurs de la pêche. Actuellement, le nombre d’emplois directs et indirects créés par la pêche est estimé à 600 000. Mais ceux-ci soutiennent qu’il s’agit d’une sous-évaluation des emplois générés par le secteur. Samedi dernier, à l’occasion de la célébration de la journée mondiale des gens de mer, ces acteurs ont invité leur ministre de tutelle, Oumar Guèye, à procéder à une réévaluation des chiffres.
Le représentant des marins artisans, Mamadou Diop, estime à 2 millions le nombre d’emplois directs et indirects dans le secteur. En plus de la pêche industrielle, M. Diop note que des milliers de Sénégalais s’activent dans celle artisanale. ‘’Il faut rétablir la vérité des faits concernant les vrais chiffres, le vrai poids de la pêche au Sénégal’’, a invité la vice-présidente du Groupement des armateurs et industriels de la pêche au Sénégal, Fatou Niang Guèye.
Par ailleurs, d’après Mme Niang, même si la pêche joue une part non négligeable dans le développement économique, elle peut encore faire plus. Il faut juste, dit-elle, aider les acteurs à disposer d’armements dynamiques et de navires rajeunis pour pouvoir recruter plus de Sénégalais. Toutefois, Fatou Niang Guèye pense que, pour avoir une économie maritime dynamique, il serait judicieux de ‘’relever le niveau scolaire des marins sénégalais’’. ‘’La plupart de nos marins n’ont pas fait d’études. Aujourd’hui, pour faire face à la concurrence, le marin doit savoir lire et écrire, savoir c’est quoi un agrément’’, conseille-t-elle.
En outre, dans un contexte de découvertes de pétrole et de gaz, les acteurs de la pêche plaident pour une ouverture de filières de formation liées aux activités offshores. Le représentant des marins industriels, Doudou Fall Niang, souligne que les acteurs ‘’ont besoin d’un bon encadrement, d’outils pédagogiques et de créneau de transfert de technologie’’, pour une bonne exploitation de ces nouvelles ressources. En réponse, le ministre Oumar Guèye promet qu’avec ces découvertes qui sont des activités maritimes, la formation des acteurs sera revue pour mieux les adapter aux besoins actuels.
50 000 inscrits en mer en 2015
Cette année, le Sénégal a célébré la journée mondiale des gens de mer sous le thème : ‘’Réflexions sur la problématique de la massification de l’emploi maritime au Sénégal’’. Pour la seule année 2015, le nombre d’inscrits en mer était estimé à 50 000 au Sénégal. Cependant, durant cette année, l’ANAM a constaté que seuls 5050 marins sénégalais ont embarqué à bord des navires sénégalais et environ 700 marins sénégalais ont embarqué à l’étranger, à bord de navires battant pavillons étrangers. Et cela sans compter le nombre de jeunes qui s’activent dans la pêche artisanale.
ALIOU NGAMBY NDIAYE