Publié le 12 Jul 2024 - 15:09
PLACE DES FEMMES DANS LES FORCES ARMÉES

Ces défis qui attendent le Sénégal

 

Malgré les progrès importants dans la promotion des femmes au sein des forces armées, le Sénégal fait face à des défis majeurs, répertoriés hier par le général Birame Diop, ministre de tutelle. C’était lors d’un panel de haut niveau sur "La contribution des femmes des forces armées dans les missions de paix’’.

 

La place des femmes dans les forces armées est une thématique qui intéresse les plus hautes autorités. Le très discret ministre des Forces armées, le général Birame Diop, a tenu à présider, hier, un panel de haut niveau sur la problématique. D’après le ministre, cette rencontre vise, d’une part, à faire un tour d’horizon sur les progrès réalisés en matière d’égalité homme et femme dans les forces armées et, d’autre part, à mesurer les efforts fournis jusque-là pour parvenir à une participation significative des femmes dans les missions de paix.

De l’avis du général Diop, ladite rencontre arrive à son heure, eu égard à l’actualité qui, constamment, rappelle l’importance de la prise en compte du genre dans la définition de toutes les politiques économiques et sociales du Sénégal. "Pour ce qui concerne les forces armées sénégalaises, la prise en compte des aspects liés au genre est bien une réalité. Elle est adossée à une stratégie sectorielle genre des forces armées (SSG/FA) formulée depuis 2012 et qui, elle-même, est inscrite dans le cadre de la Stratégie nationale pour l’équité et l’égalité de genre (SNEEG), cadre stratégique nationale de prise en compte du genre dans tous les secteurs’’.

À travers sa Cellule genre, le ministère des Forces armées œuvre continuellement, selon le général Diop, à la réalisation de l’équité et de l’égalité de genre dans tous les domaines concernant les forces armées. Le général a rappelé que l’admission des femmes dans les forces armées a été généralisée en 2008, avec l’admission des filles au centre d’Instruction de Bango, soit deux ans après le début du recrutement de personnels féminins au sein de la gendarmerie nationale, en 2006. Le général de rappeler que les femmes ont réellement commencé à intégrer les forces armées en 1984, avec l’admission au sein de l’École militaire de santé des premières femmes élèves médecins. "Aujourd’hui, un ratio important de femmes est présent dans les rangs des armées et de la gendarmerie nationale, nonobstant les défis liés à la disponibilité d’infrastructures adaptées et nécessaires à l’accueil et à l’hébergement des personnels féminins. Avec la généralisation de l’intégration des femmes dans les rangs, le ministère des Forces armées se devait de prendre toutes les mesures nécessaires afin que les hommes et les femmes militaires puissent évoluer de manière égale et équitable dans l’environnement et le cadre de travail propices qui tiennent compte de leurs sexospécificités", a indiqué le MFA.

En outre, il a confié que dans le cadre de sa recherche constante de solutions aux problèmes inhérents au genre, le MFA a sollicité et obtenu l’appui et l’accompagnement d’Affaires mondiales Canada (AMC) pour financer la mise en œuvre de la Stratégie sectorielle genre des forces armées (SSG/FA). Il s’agit précisément du programme appelé ‘’Elsie’’, d’un montant de plus d’un million de dollars, articulé en trois volets : Elsie MFA, Elsie Armées et Elsie Gendarmerie. Pour l’atteinte des objectifs fixés, la mise en œuvre de ce financement a été confiée à deux partenaires d’exécution que sont le Centre des hautes études de défense et de sécurité (CHEDS) et l’ONG Réseau paix et sécurité pour les femmes de l’espace CEDEAO (Repsfeco).

400 femmes ont participé à des missions onusiennes

Par ailleurs, le général Diop a informé que le Sénégal, conformément à son engagement diplomatique pour la paix et la sécurité dans le monde et en Afrique en particulier, est le 4e pays du continent contributeur de troupes pour les opérations de paix des Nations Unies.

Il se doit, dès lors, d'après lui, de renforcer la présence des femmes dans les unités déployées, conformément à la politique d’équité et d’égalité mise en place par l’organisation. Des efforts importants sont ainsi continuellement consentis pour parvenir à une participation significative des femmes dans les missions de paix.

Pour les perspectives, le ministère des Forces armées projette déjà, en rapport avec les partenaires, d’ouvrir très prochainement une réflexion pour l’élaboration d’une nouvelle stratégie sectorielle genre 2025-2035, la première arrivant à son terme à la fin de l’année 2024.

Aussi, une initiative est à l’étude, pour la création d’un prytanée militaire accueillant des filles, ce qui constituerait un formidable vivier pour le recrutement de cadres féminins des forces armées.

CHEIKH THIAM

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