L’absence de statistiques décriée par les experts
L’Etat, à travers le Plan national de sécurité routière, se propose de réduire de 35% la gravité des accidents de la circulation d’ici à l’horizon 2020. Mais cette volonté bute pour le moment sur l’absence de statistiques fiables.
Réduire la gravité des accidents routiers de 35% d’ici l’horizon 2020 : Tel est l’objectif du Plan national de sécurité routière. Cependant, l’absence de statistiques fiables limite l’évaluation globale et la planification ultérieure des mesures de sécurité routière à prendre pour réduire les accidents, selon le directeur de cabinet du ministre des Infrastructures, des Transports routiers et du désenclavement, Pape Alioune Diallo.
Ce dernier qui présidait hier un atelier de vulgarisation du plan national de sécurité routière a invité la Direction des transports routiers et toutes les parties prenantes à une amélioration des statistiques des accidents. Ceci, pour permettre aux décideurs de disposer d’indicateurs fiables.
« Les accidents de la circulation constituent un problème pluridisciplinaire et multisectoriel », a affirmé hier M. Diallo, pour qui l’heure est à l’action. ‘’La lutte contre ce fléau nécessite une synergie des actions de tous les secteurs concernés. La mise en œuvre des stratégies prioritaires du plan national permettra la réduction des accidents de 35% d’ici 2020. La sécurité routière est un combat de tous les jours.’’
Pour le directeur de cabinet du ministre des Infrastructures, des Transports routiers et du désenclavement, le coût global des accidents en Afrique s’élève au moins à 7,3 milliards de dollars par an soit 1 à 1,5% de son produit intérieur brut.
‘’Les tendances actuelles au niveau des pays à revenus moyens et faibles montrent que la situation pourrait s’aggraver si aucune action n’est entreprise », a-t-il annoncé devant les acteurs impliqués dans le secteur routier, avant de révéler que son ministère a pris de nombreuses mesures pour faire face à la recrudescence des accidents.
Parmi ces mesures figurent en bonne place le Plan national de sécurité national. Un plan qui a listé les nombreuses insuffisances qui plombent l’essor de la sécurité routière. Qu’il suffise de citer : la mauvaise qualité de certaines routes et les lenteurs notées dans les prises en charge des accidentés de la circulation, les faibles fonds alloués à la SR et le manque de cadres spécialisés à la SR.
De son côte, le chef de la Division Planification à la Direction des Transports Terrestres Mamadou Kane Diao soutient qu’il est possible de réduire d’au moins 10% le nombre de décès des accidentés de la circulation. Ce qui passe selon lui par une bonne prise en charge pré-hospitalière en cas d’accident.
D’où la nécessité d’élaborer un programme de renforcement des capacités et de formation des agents du centre de régulation pour leur permettre d’assurer la régulation des services d’urgences. Mais aussi réaliser un programme de médicalisation des services d’urgences prés-hospitalières et d’équipements d’unités d’urgence de proximité. Mais l’un des plus gros problèmes reste les routes.
‘’Il n’y a pas une amélioration des infrastructures. L’objectif est d’avoir des routes plus sûres par une meilleure prise en charge de la sécurité dans les infrastructures. Sur ce, il faut développer des programmes spéciaux prioritaires de sécurité routière, incluant des travaux de première nécessité et des actions combinées’, a déclaré Mamadou Kane Diao.
Le Sénégal est engagé dans la décennie mondiale d’action pour la sécurité routière (2011-2020) proclamée par l’assemblée générale de l’Onu en mars 2010. C’est dans ce sens que le Plan national de sécurité routière va intégrer aussi un programme d’éducation à la sécurité routière dans le cursus scolaire. ‘’Tous les enfants du premier et second cycle bénéficieront d’un enseignement minimum de 50 heures en SR dan l’année’’, a expliqué le chef de la Division Planification à la Direction des Transports terrestres.
Viviane DIATTA