L'Unacois partage son expérience
Alors que les PME sénégalaises restent confrontées à des difficultés d'accès aux financements, l'Union Nationale des commerçants et Industriels du Sénégal (Unacois) s'en sort bien. Quel est son secret ? Le secrétaire exécutif de l'Unacois en a parlé lors de cette 3e édition du Forum de la PME sénégalaise qui prend fin demain.
Le secteur privé est composé à 99,8% par des Petites et moyennes (PME). Celles-ci restent confrontées à des contraintes majeures dont la difficulté d'accès au financement. Ainsi, cette 3ème édition du Forum de la PME sénégalaise (GPME) est axée sur le thème de ''l'accès au financement des PME''. La rencontre permet aux participants d'acquérir de nouvelles compétences, de partager des expériences et de s'inspirer des meilleures pratiques. Dans cette optique, l'Union Nationale des commerçants et Industriels du Sénégal (Unacois) a fait un témoignage sur son expérience par rapport au financement. En effet, l'Union, dit-on, entretient de bonnes relations avec ses partenaires banquiers. Ce qui permet à ses membres d'accéder au financement pendant que les autres peinent à en recevoir.
Pourtant, on a tendance à dire que L'Unacois représente l’informel. Son secrétaire exécutif, Ibrahima Diédhiou, indique les piliers sur lesquels l'informel peut s'appuyer pour recevoir du financement. D'emblée, il précise que l'informel n'est qu'une perception. ''De l'extérieur, ça dépend de la posture qu'on a et de la position. On peut voir que les gens sont très informels. Mais de l'intérieur, cet informel se traduit également par un certain nombre de règles et de procédures et même de critères de conformité'', indique-t-il.
Ce qui a été déterminant dans l'accès de l'Unacois au financement, souligne Ibrahima Diédhiou, c'est d'abord la qualité de l'entrepreneur. Il s'agit de la bonne connaissance de son marché. ''Il faut être un bon commerçant. Quelqu'un qui comprend son marché. Il doit avoir la capacité de traduire cette compréhension-là dans son interaction avec la banque’’.
Le second élément déterminant évoqué par M. Diédhiou est le cadre de travail. C'est à dire, qu’un cadre institutionnel de partenariat doit être mis en place. ''L'Unacois donne sa caution morale aux banques et crédibilise la démarche. Elle invite la banque à accompagner ses membres, mais tient à mettre l'accent sur les membres qui sont en activité et qui ont les meilleurs profils, qui ont une excellente connaissance de leur marché. Donc, ça participe à crédibiliser la démarche'', explique-t-il.
En troisième lieu, il y a l'importance du ciblage. Parce qu'en théorie, la banque finance, mais elle est aussi commerciale. ''Ici, le besoin qui a été exprimé, c'est que le financement de la trésorerie, du stock. Un commerçant a besoin de faire tourner son stock de manière récurrente, ce qui lui permet justement de faire face au bon fonctionnement de son activité et de faire face à la concurrence du marché'', indique Ibrahima Diédhiou. Qui ajoute : ‘'Donc, nous avons ciblé une priorité, bien que nous ayons une offre diversifiée sur le financement de la trésorerie, sur le financement de l'investissement et le financement des équipements. Mais, ce qui a été déterminant ici, c'est d'amorcer l'approche par le financement du renouvellement des stocks. Ce qui, au premier plan, intéresse les commerçants''.
Enfin, vient l'organisation qu'il faut mettre autour de la PME concernée. On a souvent tendance à faire de la formalisation un préalable à l'accès au financement. Or, d'après Ibrahima Diédhiou, ce n'est pas ça qui est plus déterminant pour le banquier. Parce que la formalisation peut être une résultante, un élément qu'on convoquera en dernier ressort. ''C'est tout une approche de normalisation, formalisation administrative, avec un appui de taille que nous avons pu mettre en place, grâce au concours de l'ADPME. C'est une formalisation qui est axée sur la gestion (du stock, de la caisse et de la clientèle). En matière de commerce, il faut que le moteur du business soit parfaitement huilé. On ne peut pas huiler le moteur d'un business de commerce, si on ne met pas l'accent sur ce qui permet d'avoir une feuille de route sur l'évolution de son stock. Il faut qu'on sache tous les jours, au quotidien, qu'est-ce qu'on n’a pas pu…, qu'est ce qui est rentré dans la caisse, qu'est-ce qui est sorti et structurer ses relations sur le plan marketing avec sa clientèle'', indique le secrétaire exécutif de l'Unacois.
Par ailleurs, il faut souligner que ce forum de la PME sénégalaise met en avant le Guichet unique de financement (GUF PME) et des solutions pour faciliter l'accès au financement. Il donne aux participants l'occasion de rencontrer des investisseurs, des banques, et des institutions financières qui soutiennent le développement des PME. Des sessions interactives axées sur des sujets clés tels que la gestion des risques, l'approche d'accompagnement, l'évaluation et la notation, les garanties, le financement interne et externe, le contenu local, la commande publique, le financement spécifiques, etc., sont aussi organisées. Parmi les ateliers thématiques, il y a aussi des séances plénières, des panels et du business matching.
BABACAR SY SEYE