Abdou Diouf invite au respect de la Constitution
Pour taire la polémique en gestation dans l’espace public et lever toute équivoque suite aux nombreuses incompréhensions nées de la publication du message conjoint qu’il a co-signé hier avec le président Me Abdoulaye Wade, l’ancien président de la république, Abdou Diouf a reprécisé sa pensée. Dans une note publiée ce mardi soir, il appelle ses compatriotes et la classe politique à « la retenue en appliquant à la lettre des dispositions de la Constitution » et de rester à l’écoute du conseil constitutionnel, seul habilité à « décider du calendrier électoral et du respect de la durée du mandat présidentiel ».
Cette sortie du président Abdou Diouf fait suite à Après la vague d’incompréhension sur fond d'indignation soulevée par le message conjoint qu’il a co-signé hier avec le président Me Abdoulaye Wade appelant les Sénégalais pour trouver une issue pacifique à la crise politique née du report de l’élection présidentielle. Selon lui, c’est compte tenu de « la crise sans précédent » que vit le Sénégal qu’il a « décidé de rompre le serment qu’il s’était fait depuis 2000 en s’abstenant de tout commentaire sur la vie politique nationale ». Constatant avec « regret et tristesse » que leur missive conjointe publiée ce lundi a suscité « beaucoup d’incompréhensions », l’ancien chef de l’Etat, pour « lever toute équivoque » a tenu à rappeler que le conseil constitutionnel qu’il a lui-même crée en 1992. Cette institution « reste le garant ultime de nos institutions et de notre démocratie », rappelle -t-il.
En outre, « c’est à lui et lui seul de dire le droit et de prendre les décisions qui s’imposent à tous concernant le calendrier électoral et le respect de la durée du mandat présidentiel », poursuit-il. A cet effet, tout en renouvelant sa « sincère et indéfectible affection au peuple sénégalais », il lui demande ainsi qu’à sa classe politique et à ses dirigeants de « faire preuve de retenue et d’intégrité en appliquant à la lettre les dispositions de notre Constitution ».Il les invite aussi à « préserver les libertés publiques acquises de haute lutte dans la construction de notre démocratie ».
Malamine CISSE