L’église invite au ''respect strict de l’esprit et de la lettre de la Constitution''
Les risques de violence postélectorale qui pèsent sur la présidentielle de 2012 préoccupent le clergé catholique. Celui-ci invite, par la voix de l’Abbé Jacques Aimé Sagna qui faisait face à la presse hier, au ''respect constitutionnel strict de l’esprit et de la lettre de la Constitution'' et au ''respect de tous les textes portant sur la réglementation électorale''.
Ceci est, à leurs yeux, ''gage de notre consensus national'' mais aussi ''garantit une bonne gouvernance, une bonne gestion de la chose publique et de la paix''.
Devant cette montée de l’adrénaline, l’église appelle la classe politique à la paix qui est un ''bien précieux''. A cet effet, elle exhorte l’État à prendre ''toutes les dispositions qui doivent être prises pour que le scrutin se déroule de manière régulière'', et demande aux ''organisateurs, à tous les niveaux, qu'ils fassent preuve d’une conscience patriotique, d’un esprit de justice, d’une impartialité sans faille''.
Le ''Lieu-tenant de Dieu''
Aux candidats à la présidentielle, l’église leur demande de faire preuve de ''grande culture démocratique, d’esprit de service, de souci de vérité, de vision prospective''. Mais surtout d’éviter ''toute diatribe inutile à l’égard de leurs adversaires et toutes promesses démagogiques en direction des populations''. Car, le pouvoir ''n’est légitime aux yeux de Dieu que dans la seule mesure où il est exercé, non pas de façon absolue, mais en vrai ''lieu-tenant de Dieu''.
Aux électeurs, l’église leur conseille d’avoir le ''grand souci de confier la conduite de notre pays à un chef d’État qui sache s’entourer d’une équipe de bâtisseur d’une société plus juste''. Pour ce faire, elle leur demande de soumettre les candidats ''à l’examen critique de leur programme''.
Inutile de vouloir solliciter une consigne de vote de la part de l’église car celle-ci demande aux électeurs ''d’aller accomplir leurs devoirs de citoyen quoi qu’il leur en coûte, selon leur conscience''. La paix étant une ''tâche qui (lui) incombe'', l’église se dit engagée à ''bannir toute forme de violence et à créer les conditions d’une paix juste et véritable''. Car, sans cette paix, dit abbé Sagna, les ''grands chantiers'' qui attendent le Sénégal resteront hypothétiques.
Daouda GBAYA