Les médecins militaires à l’assaut du cancer
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Pendant trois jours, les médecins militaires du monde vont se pencher sur le cancer et la gestion des catastrophes qui ont pour soubassements le terrorisme, les guerres et autres, et détruisent nos pays.
L’Afrique enregistre plus de 850 000 cas de cancer par an. ‘’Même si nous n’avons pas le plus grand nombre de cas, nous avons le plus fort taux de mortalité’’, constate le médecin lieutenant-colonel Abdourahmane Niang. Dans le cadre des journées médicales de l’hôpital Principal de Dakar et du XIXème congrès régional panafricain de médecine militaire du Comité International de Médecine Militaire (CIMM) du service de santé des armées dont il est le président du comité consultatif, deux thèmes sont retenus, cette année : ‘’Les cancers dans les pays en développement’’ et ‘’la médecine militaire face aux nouvelles menaces’’.
Ces deux évènements majeurs organisés conjointement se dérouleront les 11, 12 et 13 mai à Dakar et verront la participation d’experts nationaux et internationaux pour débattre de ces thèmes d’actualité et faire l’état des lieux actuel de problèmes de santé publique. Mais aussi de renforcer les liens de collaboration et de connaissances entre les personnels des services de santé des Forces armées de tous les membres du Comité International de Médecine Militaire.
Pendant longtemps, le contexte a été dominé par les maladies transmissibles, mais aujourd’hui, explique Abdourahmane Niang, les populations vivent la transition épidémiologique et, de plus en plus, les maladies non transmissibles prennent le dessus sur les maladies infectieuses qui posent d’énormes problèmes. ‘’Parmi ces maladies non transmissibles, tous les experts s’accordent à dire que le cancer sera l’un des fléaux du 21ème siècle et est devenu un enjeu sanitaire majeur dans nos pays.’’ Face à cette situation, il remarque le manque de structures médicales, le déficit en personnel qualifié et le déficit en moyens de diagnostic et de prise en charge.
Les cancers sont un véritable problème de santé publique. Au cours des rencontres, une session sera consacrée à l’état des lieux sur l’épidémiologie, faisant le point sur l’importance des registres des cancers qui permettront, selon eux, d’avoir une bonne visibilité sur les cancers et de déterminer les plus fréquents. Des sessions seront consacrées aux cancers spécifiques. Le dernier jour verra le plaidoyer des mouvements associatifs de lutte contre le cancer, mais également la nécessité de l’organisation des soins de support chez le cancéreux.
Se préparer pour faire face aux catastrophes
L’autre thème de ce conclave de 3 jours fait la part belle aux catastrophes. A ce propos, le président du comité exécutif, Sara Boury Gningue, note que tous les jours, des catastrophes sont relayées, caractérisées d’une part par leur ampleur, mais également par la diversité, l’originalité de leur manifestation. ‘’Ce sont des catastrophes qui surprennent, tous les jours, quelle que soit la préparation que l’on a pu avoir face à cela’’. Elles sont parfois, mentionne M. Gningue, le fait de groupes armés, d’actes de terrorisme, d’Etat, de super Etat avec le jeu naturel des puissances.
‘’Dans tous les pays, le service de santé des armées est interpellé devant ces catastrophes’’, poursuit-il. D’où l’importance du thème retenu : ‘’La médecine militaire face aux nouvelles menaces.’’ Ce qui l’amène à dire que la médecine se doit de s’adapter, pour être plus performante. ‘’Face à l’ampleur de ces actes destructeurs, il importe à nos services de santé d’opérer une adaptation, une mise à niveau. Celle-ci implique d’activer trois leviers dont la formation de qualité des personnels de santé, l’élaboration de procédures d’intervention précises, rigoureuses, bien maîtrisées et la mise à disposition d’infrastructures et d’équipements hospitaliers de haut niveau’’, demande-t-il.
AIDA DIENE