Publié le 19 Sep 2012 - 15:17
PRIX DÉCOUVERTES RFI 2012

Anonyma sur les traces d'Awadi

 

 

Cinq cents artistes de 76 pays d'Afrique et des îles de l'Océan indien avaient déposé des dossiers de candidature pour le concours du prix Découvertes Rfi 2012. Seuls dix sont sélectionnés pour la grande finale. Le nom du gagnant sera connu le 2 octobre. Deux groupes sénégalais ont ainsi été nominés : le crew de rap «Anonyma» et le «Takeifa». EnQuête se propose de vous les présenter en commençant par «Anonyma» qui pourrait suivre les pas de Didier Awadi, seul hip-hoppeur sénégalais à avoir été distingué. C'était en 2004.

 

 

 

Ils ne sont pas du lot des artistes de renom. Mais ils n'en seraient plus très loin, surtout s'ils obtenaient au soir du 24 septembre la reconnaissance du public et du jury du prix Découvertes RFI-France24 dirigé par la chanteuse franco-béninoise Angélique Kidjo. Ils, ce sont Abass Diop (Aka Guan Abass), François Gaye (Petit ou Loudness) et Omar Cissé (Omofenix). Bien connus dans le milieu hip-hop sénégalais, le trio formant le crew anonyma reste quasi-inconnu pour la plupart des Sénégalais. Ce qui pourrait changer avec leur nomination au concours du prix cité plus haut.

 

En effet, ces rappeurs de l'underground ont été choisis avec la fratrie Keïta pour représenter le Sénégal avec huit autres groupes de musique et chanteurs africains. «Cette nomination est une consécration du mouvement hip-hop, mais aussi et surtout du mouvement underground», estime le manager du crew, Adama Ndiaye, lors d'un entretien avec EnQuête. C'est ainsi qu'il souhaite que les Sénégalais votent massivement pour eux via le portail web de Rfi où le processus est simple et rapide.

 

Par ailleurs, cette distinction ne serait nullement un hasard ou une chance. «C'est la consécration de notre premier album sunrise sorti au mois de mai dernier et qui est le fruit de 15 ans de dur labeur», ajoute Adama Ndiaye. Un succès qui présageait pour le groupe une carrière professionnelle. La pochette de l'album est «impressionnante» avec une photo haute définition en noir et blanc, le tout donnant envie d'écouter l'opus.

 

C'est vers la fin des années 1990 que Guan, Loudness et Omofenix décident de se consacrer à la musique hip-hop. Les deux premiers nommés ayant fait leurs humanités ensemble à l'école de la Sicap Rue 10, ils sentent «naturellement» le besoin de s'unir à partir d'un dénominateur commun : leur passion pour la musique. Après une rencontre avec Ousmane, le trio s'agrandit. «Anonyma, c’est d’abord une longue histoire d’amitiés, de rencontres et de passions pour la musique, pour toutes les musiques, du rap au reggae, des musiques traditionnelles à la pop internationale, du rock à l’électro», explique Guan Abass. Le choix du nom s'explique par le fait que ces jeunes souhaitent être «la voix de ceux qui n'ont point de voix», dit avec poèsie Guan Abass. «Nous représentons cette population qui ne peut pas crier ses maux. Cette partie du peuple qui reste anonyme», souligne Guan.

 

Venus de différents coins de Dakar, le trio a bâti sa force autour d'un credo : «De la musique avant toute chose.» C'est ainsi qu'il tisse peu à peu sa toile dans la sphère musicale sénégalaise en arrivant finaliste d'un concours de musique organisé par une marque de cigarettes en 2002. Deux ans plus tard, il arrive demi-finaliste d'un autre concours. En 2006, le crew représente la région de Dakar au concours «Yaakaar» à Diourbel. Anonyma a, en outre, participé à différentes compilations dont la dernière de Chronik 2H «New era», sortie en 2012.

 

«Rien que d'être parmi les dix finalistes est déjà un grand sacre pour nous. Didier Awadi a eu à remporter ce prix tout comme Naby», fait savoir Adama. «Que le groupe gagne ou ne gagne pas, l'essentiel était de participer et on l'a fait.» Néanmoins, il ne cracherait pas sur un sacre. «Remporter le prix Découvertes RFI-France24 nous ouvrira beaucoup de portes et nous assurera une promotion internationale, c'est clair.»

 

Les titres «gueneu nice» et «jotna» sont promus à travers ce concours et cherchent l'adhésion des mélomanes et du jury. Le premier chante la solidarité et l'égalité entre autres thèmes. De façon générale, il parle de l’amélioration des rapports entre les êtres humains. Quant à «Jotna», c'est un plaidoyer pour l’Afrique et les couches défavorisées.

 

BIGUÉ BOB

 

AVERTISSEMENT!

Il est strictement interdit aux sites d'information établis ou non au Sénégal de copier-coller les articles d' EnQuête+ sans autorisation express. Les contrevenants à cette interdiction feront l'objet de poursuites judiciaires immédiates.

 

 

 

Section: 
PREMIÈRE ÉDITION SOTILAC : Le Sénégal hisse les voiles du tourisme de croisière
ATELIER ‘’DAKAR AU FIL DES ARTS’’ À L’IFD : Une ville contée en sonorités
EXPO "TRAITS ET LETTRES" AU CARRÉ CULTUREL : Le pouvoir de l'art dans l'éducation et la transformation sociale
AVANT-PREMIÈRE « AMOONAFI » DE BARA DIOKHANE : L'art, l'histoire et le droit au service de la mémoire
EXPOSITION "SYMBOLES DE LA VIE : AU-DELÀ DU REGARD" : Réflexions sur la condition humaine
LE SYNPICS ET CONI IA LANCENT UNE FORMATION : Vers une révolution technologique du secteur médiatique
LIBERTÉ DE PRESSE ET DROIT À L’INFORMATION : RSF appelle les députés à instaurer quatre réformes
BIENNALE OFF : L'Orchestre national raconté à Douta Seck
EXPOSITION FALIA La Femme dans toutes ses facettes
MUSIQUE À L’IMAGE : Plusieurs jeunes formés au Sénégal
CÉLÉBRATION 50 ANS DE CARRIÈRE : L’Orchestra Baobab enflamme l’Institut français de Dakar
15e ÉDITION DE LA BIENNALE DE DAKAR : Seulement deux prix remportés par le Sénégal
BIENNALE DE DAKAR : Un éveil artistique, selon Bassirou Diomaye Faye
CÉRÉMONIE D'OUVERTURE DE LA 15e ÉDITION DE LA BIENNALE DE DAKAR : Dak’Art pour un voyage culturel
EXPOSITION ‘’FAIRE LIEU’’ À DAKAR : Cinq lieux africains comme espaces de transformation
BIENNALE DE DAKAR   - EXPO ‘’DEVOIR DE MÉMOIRE’’ : Un modèle d’engagement culturel
Goncourt 2024
PRÉSENTATION TAARU SÉNÉGAL : La première Symphonie d'Amadeus
PARTICIPATION DES USA À LA BIENNALE DE DAKAR : Mettre en lumière l’influence de la culture africaine sur l'art américain
MARIAM SELLY KANE - JOURNALISTE : Une voix pour les femmes et les enfants