La France apportera sa contribution, selon le Quai d'Orsay
Moins de quarante huit heures après l'accord intervenu entre le Sénégal et l'Union africaine à propos du dossier Hissène Habré, la France a décidé d'apporter une aide financière à la mise en place du Tribunal spécial ad hoc chargée d'organiser le procès de l'ancien président tchadien.
«Le montant de cette contribution n'a pas été encore définitivement arrêté», a indiqué Vincent Floréani, porte-parole adjoint du ministère des Affaires étrangères, au cours d'un point de presse au Quai d'Orsay à Paris. «Attachée à la lutte contre l'impunité, a ajouté Floréani, la France salue la signature à Dakar de l'accord entre les autorités sénégalaises et l'Union africaine pour juger l'ex-président» du Tchad. C'est pourquoi elle «étudiera favorablement le principe d'une contribution à la création d'un tribunal spécial», même si le montant de cet apport financier «n'a pas encore été définitivement arrêté.»
Réfugié à Dakar depuis plus de vingt ans, Hissène Habré a vu son procès régulièrement remis en cause par des facteurs politiques et judiciaires sous la présidence d'Abdoulaye Wade. En octobre 2012, c'est la Cour de justice de la Cedeao qui rend un arrêt interdisant le jugement de l'ex-chef d'Etat par le Sénégal. Une mesure à laquelle Abdoulaye Wade s'était finalement rangé après avoir slalomé entre les mailles du dossier pendant douze ans.
Arrivé au pouvoir, le président Macky Sall a pris l'engagement de faire organiser le procès d'Hissène Habré à Dakar avant la fin de l'année 2012. L'accord entre le Sénégal et l'Union africaine entre dans ce cadre.
MOMAR DIENG