La passion créatrice en bandoulière
Née à Bruxelles il y a trente-cinq ans, Khadidiatou Sow est une artiste sénégalaise qui compte plusieurs cordes à son arc. Artiste-plasticienne, costumière de cinéma et réalisatrice, elle déborde d’ambitions au nom d’un épanouissement culturel sans ivraie.
Avec sa silhouette frêle couverte par une robe demi-saison en pagne Wax, Khadidiatou Sow s'apprête à auditionner quelques acteurs bien connus du théâtre sénégalais pour le compte d'un casting dans les locaux d'une maison de production à Dakar. ''Nous travaillons sur le projet pilote d'une séries de plusieurs épisodes'', informe-t-elle.
Khadidiatou Sow n'en est pas à son premier coup d'essai dans le monde du cinéma qu'elle a côtoyé pour satisfaire sa curiosité artistique...bien débordante. En juillet 2004, elle se retrouve comme assistante maquilleuse dans ''Capitaine des ténèbres'', un long métrage du réalisateur français Serges Moati, tourné à Saint-Louis du Sénégal.
Dans le courant de la même année, Khadidiatou Sow porte le manteau de costumière pour la série télévisée ''Boulevard des passions'' du réalisateur sénégalais Moussa Sène Absa. Deux années plus tard, elle signe les costumes du long métrage ''Teranga Blues'' du même réalisateur. En août 2013, le réalisateur français Eric Bartonio la choisit comme chef costumière pour son film ''419''. C'est forte de toutes ces expériences dans le monde du cinéma que Khadidiatou Sow ne va pas hésiter à pousser ses ambitions jusqu'aux portes techniques de la réalisation.
A la fin de sa formation aux ateliers Varan en France, elle franchit timidement le seuil avec des documentaires comme ''La solution'', ''Lueur des beaux jours'' (présenté au Festival du Cinéma Africain de Milan 2007). Hors sélection,''Bataaxal'' (La lettre) qui a été récompensé du Prix du jeune public au Festival Image et Vie, en 2007. ''Entre mère et mer'', sélectionné au Festival Plein Sud de France. En 2008, la jeune réalisatrice franchit un palier en signant sa toute première fiction de 5 minutes qui a été sélectionnée au Short Corner Festival de Cannes.
Toujours liée au pinceau
Ancienne pensionnaire de l’Ecole nationale des arts (ENA) où elle a suivi des cours d’arts plastiques de 1998 à 2002, Khadidiatou Sow a très tôt balisé sa voie en mettant sur pied la galerie DEFFART pour exposer les toiles primitives de son instinct artistique.
Cette structure qui abrite entre ses murs son atelier va lui permettre d’organiser et participer à plusieurs expositions collectives et individuelles à Dakar. Adepte des arts plastiques, Khadidiatou Sow va pourtant connaître une période creuse.
''Il fut un moment où j'avais l'impression de tourner en rond avec la peinture. De 2004 à 2009, j'avais un blocage qui m'empêchait de peindre'', narre-t-elle. Mais l'artiste sera rattrapée par la muse capricieuse de l'imagination pendant une nuit de solitude à Amsterdam.
N'arrivant plus à retrouver le sommeil, elle succombe au désir pressant de peindre à nouveau. Depuis lors, elle ne manque plus aucun rendez-vous du Dak’art. Avec cinq participations à la Biennale des arts de Dakar, Khadidiatou confirme sa passion pour les arts plastiques.
En attendant le mariage, l'artiste polyvalente vit des jours heureux avec sa passion des arts plastiques et du cinéma : ses compagnons les plus fidèles.
Almami Camara