La Raddho «sort de la clandestinité» avec 550 observateurs
Dans le souci d'avoir une Assemblée représentative et de promouvoir la bonne gouvernance, la Raddho a lancé vendredi un projet d'appui à la consolidation de la démocratie financé par l'Union européenne.
Appui à la participation citoyenne. Suivi du processus électoral. Consolidation de la démocratie au Sénégal. C'est le triptyque d'un programme à trois volets que la Rencontre africaine pour la défense des droits de l'homme (RADDHO) va mettre en œuvre grâce au soutien financier de l'Union européenne. Il permettra le renforcement de la capacité citoyenne, notamment par l'observation des processus électoraux, l'accompagnement des femmes élues dans la prochaine Assemblée et celles qui seront investies aux élections locales de 2014. Mais dans l'immédiat, la Raddho va déployer 550 observateurs sur l'ensemble du territoire national pour surveiller les scrutins du dimanche 1er juillet. A cet égard, Alioune Tine, son secrétaire général, a affirmé qu'il est du devoir de tous les «segments de la société de donner leur participation.» Dans la foulée, il a indiqué : «nous avons surveillé la présidentielle dans la clandestinité. Ces législatives de dimanche, nous le surveillerons à visage découvert », en référence au «climat de terreur» qui a régné en cette période où Wade avait encore tous les leviers du pouvoir.
Ce programme sera également l'occasion de faire la promotion collective des femmes en matière de parité tout en soutenant un dialogue politique inclusif, a indiqué Fatou Kama, Directrice exécutif de la Raddho, lors du lancement hier. Dans la foulée, Alioune Tine a rappelé que «respecter la parité dans la confection des listes législatives a été un véritable casse-tête pour certains partis».
Appel à un vote massif
Présidant la cérémonie de lancement dudit programme le vendredi, l'agrégé de droit Ismaël Madior Fall a expliqué qu'il s'agit d'une «opération d'observation des législatives». S'il reconnaît que cette «élection intervient dans un contexte d'apaisement contrairement à la dernière présidentielle», le Pr. Fall a indiqué néanmoins que les scrutins du 1er juillet visent un enjeu de participation, de recomposition de l'arène politique, et de renforcement de la démocratie. Ainsi, ce projet marque-t-il «une opportunité de remobiliser les troupes sénégalaises'', d'où «l'appel aux citoyens pour un vote massif».
L'importance de ces élections, le patron de la RADDHO les relie au rôle essentiel que les députés doivent jouer dans la charpente institutionnelle du pays. «Il est temps que les parlementaires aient la même légitimité que le président de la République, a plaidé Alioune Tine, car ils sont élus au suffrage universel eux aussi.» Et «si on avait un parlement digne de ce nom, il n'y aurait pas eu de 23 juin 2011.» C'est pourquoi Tine, dans «un appel solennel», «demande aux citoyens sénégalais d'aller voter massivement car l'Assemblée nationale est un enjeux pour la démocratie et pour les nouvelles institutions» pour donner corps à un Parlement de «rupture».
Afin d'atteindre le maximum de couches sociales pour «un vote massif» dimanche, l'animateur télé-radio Kouthia et le champion de lutte Balla Gaye 2 étaient présents au siège de la Raddho comme facteurs d'incitation au vote.
ANTOINE DE PADOU