Seuls 112 sont en conformité avec les dispositions du Code de la presse
Le ministre en charge de la Communication, des Télécommunications et du Numérique a publié, hier, la liste provisoire des entreprises de presse en règle. Parmi les 380 médias enregistrés sur la plateforme "Déclaration Médias du Sénégal", seuls 112 sont en conformité avec les dispositions du Code de la presse.
Face à la presse, hier, le ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique a publié la liste provisoire des entreprises de presse pouvant exercer sur l’espace médiatique sénégalais. Au cours de sa présentation, le ministre a révélé que, sur les 380 médias enregistrés sur la plateforme DMS, seuls 112 sont en conformité avec les dispositions du Code de la presse. Il s’agit de dix télévisions (sous réserve de régularisation auprès du MCTN, voir l’article 94), de quatorze quotidiens, de dix-sept radios, de onze radios communautaires (sous réserve de régularisation auprès du MCTN, voir l’article 94), de six web TV et de 54 sites en ligne.
Toutefois, l’absence d’entreprises de presse comme 7TV, Sentv, Le Quotidien, SourceA, L’As Quotidien, Le Témoin, etc., sur la liste provisoire a surpris plus d’un. Selon Alioune Sall, les médias qui ne figurent pas sur cette liste recevront dans les meilleurs délais une notification précisant les manquements à combler. De même, il a indiqué que ceux qui ne sont pas encore enrôlés doivent le faire sur la plateforme dans un délai de 72 heures.
Médias enregistrés non conformes
En outre, le ministre de la Communication a pris un certain nombre de mesures pour permettre aux médias enregistrés non conformes de se régulariser. Pour l’audiovisuel, il leur a suggéré de se soumettre à l'impératif de l'article 94, à savoir disposer d'une convention avec le CNRA, ainsi que de recruter un directeur de publication et/ou un rédacteur en chef. Ces consignes s’appliquent également aux radios communautaires et à la presse écrite, bien que cette dernière doive également se conformer à l'article 68 et à la déclaration de parution au dépôt légal.
En ce qui concerne la presse en ligne, Alioune Sall a précisé qu’elle aura l’obligation d’offrir un contenu multimédia faisant l'objet d'un renouvellement régulier et de recruter un rédacteur en chef et un directeur de publication.
Mesures prises pour les médias non inscrits
Selon le ministre de la CTN, les médias non inscrits sur la plateforme "Déclaration Médias du Sénégal" sont considérés comme étant en non-conformité avec les dispositions du Code de la presse. Pour les quotidiens, insiste Alioune Sall, ils seront interdits d’imprimer. De même, pour les médias audiovisuels, le CNRA est activé pour arrêter leur diffusion.
Selon lui, ces entreprises n’ont plus accès à la communication commerciale de l’État (pas de convention ni de publicité). En outre, il a invité les entreprises privées à ne plus faire de publicité dans ces organes illégaux, sous peine de tomber sous le coup de la loi sur le blanchiment. Ces médias ne peuvent plus, précise le ministre, bénéficier du Fonds d’Appui au Développement de la Presse (FADP).
Par la même occasion, le ministre a rappelé que, selon la loi, toutes les structures audiovisuelles (radios et télévisions) doivent disposer d’une autorisation délivrée par le ministre chargé de la Communication, conformément à l’article 94 de la loi 2017-27 du 13 juillet 2017 portant Code de la presse. En se basant sur cette disposition, il a révélé qu’"à ce jour, aucune structure n’en dispose, d’où la nécessité d’une régularisation".
Selon lui, la cartographie du secteur des médias au Sénégal, réalisée en 2023, montre qu’il y avait 535 entités soumissionnaires au Fonds d’Appui et de Développement de la Presse en 2023.
FINANCEMENT DE LA PRESSE Le FADP sera désormais porté à 4 milliards par an À l’occasion de la publication de la liste provisoire des médias, le ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique a informé que le Fonds d’appui à la presse va passer de 1,9 milliards à 4 milliards de FCFA par an.
Désormais, le Fonds d’appui à la presse va passer de 1,9 milliards à 4 milliards de FCFA par an. L’information a été donnée hier par le ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, Alioune Sall lors de la publication de la liste des médias qui sont en conformité avec les dispositions du Code de la presse. "Pour ce qui est de la création du Fonds de développement audiovisuel, avant, il y avait 1,9 milliard de FCFA destinés au Fonds d’appui et de développement de la Presse (FADP). Ce fonds est insignifiant et ne peut pas permettre à un secteur aussi stratégique, névralgique que la presse de développer ses projets. De ce fait, depuis trois mois, nous avons négocié avec les services des finances pour que les redevances recouvrées soient reversées dans ce fonds. On peut dire aujourd’hui que deux milliards de plus sont alloués à ce fonds. Ce montant sera additionné à la somme habituelle, à savoir 1,9 milliard et nous aurons quatre milliards pour le FADP et cela n’est que le début", a informé le ministre. Dans la même veine, il a souligné que si les acteurs et le gouvernement arrivent à faire de sorte que le secteur soit restructuré, qu’ils puissent attribuer les marchés de façon équitable entre les organes reconnus par l’État, ils auront la possibilité ensemble de détecter toutes les niches du secteur des médias pour recouvrir énormément de ressources qui pourront permettre de gérer les problèmes de financement des entreprises de presse, etc. "Ce sont des gens qui sont là, qui accompagnent les services de l’Etat et il est tout à fait normal comme cela se fait dans les pays développés que le journaliste sénégalais puisse vivre de son métier. C’est pourquoi, nous avons insisté pour que ces ressources puissent être reversées dans le secteur. Cependant, dit-il, pour y arriver, il faut que le secteur soit assaini", a indiqué Alioune Sall. Dans un autre registre, il a souligné qu'il fera tout son possible pour que la loi sur l’accès à l’information soit votée par l’Assemblée nationale. FATIMA ZAHRA DIALLO |
F. Z DIALLO