Encore des manquements de gestion
Le rapport de la Cour des comptes de 2015 présenté hier au président de la République est dans le même sillage que celui de l’année dernière. L’institution de contrôle décèle encore de graves manquements dans la gestion de certaines collectivités locales et administrations publiques.
Mamadou Hady Sarr, le premier président de la Cour des comptes, a remis officiellement hier matin le rapport de l’institution. Le document porte sur les contrôles effectués en 2013. Des collectivités locales, précisément 11 communes, chefs-lieux de région et de département, des administrations publiques, des programmes, des entités telles que l’Artp, la Sirn, la caisse de sécurité sociale ont reçu la visite des contrôleurs. L’exécution des budgets en 2011 et 2012, gestion des recettes de la ville de Dakar, ainsi que la gestion informatisée des bourses ont fait l’objet de contrôle. A ce niveau, il a été noté des noms d’étudiants présents dans le fichier informatique bancaire, alors qu’ils sont inconnus.
Et comme toujours, des violations des règles de gestion sont notées. ‘’Il s’agit de manquements au regard de la législation. Par exemple, chaque début d’année, le budget doit être adopté dans les délais et en fin d’année, les états financiers doivent être déposés dans les délais. Ce n’est toujours pas le cas. Toutes les structures du secteur parapublic ne les appliquent pas’’. Mais l’institution que dirige Mamadou Hady Sarr ne s’arrête pas au constat, elle fait des recommandations. Certaines sont respectées en cours même de contrôle, quand l’auditeur fait des observations. D’autres sociétés attendent le rapport pour corriger. Ceci dit, on n’en saura pas davantage sur le contenu du rapport. M. Sarr donne rendez-vous demain dans l’après-midi. Après le passage à l’Assemblée nationale, un exemplaire sera remis à chacune des rédactions. Et le jeudi, il y aura une conférence de presse de la Cour des comptes.
Quant au président de la République, il a promis de veiller à la mise en œuvre rationnelle et efficiente dans l’usage des deniers publics. Car étant convaincu qu’il s’agit d’une nécessité, vu que les deniers sont limités. ‘’La Cour peut compter sur mon engagement à corriger toutes imperfections ou pratiques contraires au droit et à l’efficacité. Ce contrôle traditionnel de la conformité doit être poursuivi de façon diligente, pour en tirer toutes les conséquences qui s’imposent ", relève Macky Sall.
Le chef de l’Etat fait remarquer que s’il accorde autant d’intérêts aux organes publics de contrôle, c’est parce qu’ils participent aux efforts communs d’amélioration des performances en matière de gestion des affaires publiques. Ceci, à travers un diagnostic sans complaisance des pratiques, assorti d’observations et de recommandations idoines. Or, ‘’c’est de cela que dépend la réussite du Pse’’, croit-il savoir.