Le responsable de GC et les libéraux sermonnés
Même s’il été relaxé par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI), l’ex-chef de cabinet n’a pas échappé au sermon des juges qui n’ont pas épargné les avocats et partisans de Karim Wade.
Des cris, des huées et même des insultes fusent à travers la salle depuis l’ouverture du procès de Karim Wade. Malgré la condamnation de Moïse Rampino à deux ans ferme pour trouble d’audience et les mises en garde quotidiennes du président Henry Grégoire Diop, certains souteneurs de Karim Wade ne ratent jamais une occasion pour manifester leur approbation ou improbation. Le parquet spécial, les avocats de l’Etat et les témoins à charge sont souvent les cibles de ces attaques.
Hier, le procès de Bachir Diawara a été une occasion pour bien savonner les libéraux « troubleurs d’audience ». Le ton du sermon a été donné par l’assesseur Emmanuel Corréa. Prenant au mot le prévenu, il lui a signifié qu’il ne servait à rien de dire à la Cour « je vous respecte » pour ensuite faire des signes d’irrespect. A sa suite, son collègue Yaya Amadou Dia demandera au prévenu ce que cela lui ferait si quelqu’un venait à troubler une réunion qu’il dirigeait en tant que leader. « Naturellement cela ne ferait pas plaisir. Je ferais régner l’ordre », a répondu l’ex-chef de cabinet.
L’assesseur Magatte Diop, lui, n’y est pas allé par quatre chemins pour décrier le comportement des libéraux. « Ce qui se passe ici, vous ne le voyez nulle part, c’est la stricte vérité. Même quand la séance est suspendue et que les membres de la Cour sont là, on entend des signes d’approbation ou de désapprobation.» Toutefois, a-t-il ajouté d’un ton ferme, «c’est peine perdue car nous sommes là pour la manifestation de la vérité ». Le juge de se tourner vers Bachir Diawara en assénant : « Vous êtes un exemple, il y a des comportements qui vous rabaissent. » Et pour boucler la boucle, le président incrimine la défense car, selon lui, c’est le manque de respect des conseils de Karim Wade vis-à-vis de la Cour qui fait le lit de certains comportements dans la salle.
Au nom du parquet spécial, Antoine Diome a déploré que « depuis le début de cette affaire, il y a toujours eu des troubles, du tumulte », relevant le cas de Moïse Rampino qui n’a pas servi d’exemple. «C’est une question de respect et de savoir-faire. (…) La justice n’est pas une question de parti politique. Nous ne sommes pas des politiciens. Magistrats nous sommes et magistrats nous demeurerons ».