‘’Yuma’’ offre une deuxième chance aux jeunes détenus
Réinsérer les détenus mineurs de manière adéquate et adaptée à leur besoin, tel est l’objectif de la formation de 18 mois que lance l’association Africulturban à partir du mois de septembre, en partenariat avec l’Osiwa et la ville de Pikine. Destinée aux anciens pensionnaires du fort B, ce projet vise à inculquer les bases de métiers ayant trait aux médias, à l’audiovisuel et à la production numérique.
Du 1er septembre 2015 au 31 mai 2016, l’Africultururban, Osiwa et la ville de Pikine vont s’associer dans le cadre d’un projet de formation au bénéfice d’anciens détenus mineurs du Fort-B. Baptisé Yuma (Youth Urban Media Academy), cette initiative vise à offrir à ces derniers la possibilité, en l’espace de 18 mois, d’apprendre un métier qui les réhabilitera de manière concrète et effective au sein de leurs différentes communautés.
Ces différentes formations, regroupées en un tronc commun de cours de langue (français, anglais), d’informatique et, entre autres, d’entrepreneuriat social, permettront aux participants de se spécialiser, à terme, dans la vidéo, le film, la photo, le graphisme, la musique assistée par ordinateur ou encore les techniques d'expression orales et écrites.
Ce programme, outre le fait de palier dans la mesure du possible l'inadéquation de la politique de réinsertion sociale de l’Etat pour les jeunes détenus, veut combattre le stigma social très puissant inhérent, au Sénégal, à l’incarcération. La solution, ainsi, pour sortir ces jeunes de l’isolement social et de la marginalisation dont ils sont victimes avant que cela ne les marque de façon permanente, passe par la formation.
Dans le cadre du Yuma, Chaque participant aura droit à plus de 30 heures de cours par semaine et à un stage en entreprise de deux mois entre sa ‘’première’’ et sa ‘’deuxième’’ année d’études.
‘’Dans un pays comme le Sénégal où l’emploi des jeunes tarde à se matérialiser de façon efficace, il urge à chaque acteur de la société civile d'apporter sa pierre à l'édifice pour un meilleur devenir des jeunes détenus une fois libérés. Selon des statistiques, une bonne partie des anciens jeunes détenus retournent en prison au cours de leur vie. Ce malheureux constat est causé par l’absence de solution alternative pour les jeunes dès qu'ils quittent le milieu carcéral’’, explique Amadou Fall Ba, le coordinateur du programme Yuma, dans un communiqué relatif à son lancement.
Le programme Yuma se veut, en effet, une solution alternative et innovante au chevet des ex-pensionnaires de Fort B qui ont été très tôt exclus du schéma habituel de la formation professionnelle par les tribulations de la vie.
Sophiane Bengeloun