Le plan communautaire mis en place
Les acteurs de la santé ne comptent plus refaire certaines erreurs dans la gestion des épidémies. Ils ont lancé, hier, le Plan stratégique national de santé communautaire (2020-2024) qui leur permettra de concrétiser cela.
Pour assurer une meilleure offre de santé aux populations, il faut renforcer les stratégies au niveau communautaire. Cela, le ministère de la Santé et de l’Action sociale l’a compris, avec la maladie à virus Ebola, ensuite le coronavirus. Car les plus grandes difficultés se trouvent à ce niveau. Pour une meilleure consolidation des acquis dans la lutte contre la Covid-19, le Plan stratégique national de santé communautaire (2020-2024) est lancé hier. Cette rencontre a permis aux acteurs de passer en revue les méthodes mises en place dans la lutte contre la Covid-19.
Selon le directeur général de la Santé, ils ont compris qu’ils ne pouvaient pas tout concentrer à Dakar. Pour le docteur Marie Khemesse Ngom Ndiaye, le Sénégal a gagné son pari, parce qu’en moins de 2 mois de Covid, ils ont pu décentraliser les tests. C’est ainsi qu’ils ont pu toucher les zones les plus reculées. C’est le cas du poste de santé de Dianabé qui est plus proche de la Guinée que du Sénégal, mais où on a pu effectuer des tests. Dans le Nord, à Bokédialoubé, on a pu également y faire des tests. ‘’Aujourd’hui, nous avons quadrillé tout le Sénégal avec les tests de diagnostic rapide’’, vante le Dr Khemesse.
Selon elle, au départ, tout était concentré au niveau de Dakar, jusqu’au moment où il a été demandé au président de la République que les tripano reviennent à Dakar. Maintenant, souligne-t-elle, partout, ils ont pu construire des infrastructures. Par conséquent, les tripano sont dépassés. ‘’Pourtant, nous étions là pour alerter. On avait dit que c’était des sites de soins. Nous sommes à l’aise avec la gestion des inondations, parce que nous savons, sur le plan environnemental, qu’il y a des glaciers qui sont en train de fondre. Quand ces glaces vont fondre, cela va venir dans nos continents. Donc, aujourd’hui, la santé fait partie des piliers de développement, un pilier d’accroissement’’, soutient le docteur Khemesse Ngom.
En outre, affirme le Dr Ngom, il est démontré que face à certains problèmes sanitaires, il ne suffit pas d’avoir des moyens. L’on a vu comment les grandes puissances économiques ont souffert pour faire face à la crise sanitaire. Pour elle, la question relève de l’organisation et il faut de la méthode. ‘’Le socle, ce sont les soins de santé primaires. On a créé un département de la prévention. Si cela n’avait pas été fait depuis le 6 janvier 2020, la situation serait différente’’, explique le Dr Ngom Ndiaye.
La sensibilisation a également commencé très tôt. Les membres de ce département sont allés très tôt voir les chefs religieux. ‘’On a été à Thiénaba. On a quadrillé tout le Sénégal, qui est un pays dont le système est basé sur les soins de santé primaire. Ce sont certes des soins de base, mais les hôpitaux en font’’. Cette expérience a sauvé le pays. ‘’Si aujourd’hui, on a un taux de décès de 2,4 %, c’est parce qu’on a redoublé d’efforts. Nous devons tous soutenir ce plan stratégique de santé communautaire’’, conseille-t-elle.
VIVIANE DIATTA