Pour un contrôle intelligent et organisé du gouvernement
C'est un Niasse en larmes et étreint par l'émotion qui s'est engagé à être celui par qui s'exécuteront les promesses de transformation qualitative de la fonction de député, après le cauchemar wadien.
C’est fait ! Moustapha Niasse a été porté au perchoir, hier, conformément au vœu du président de la République, Macky Sall. Élu par 146 voix, la tête de liste de la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY) n’a laissé aucune chance à son rival Oumar Sarr, député libéral et candidat purement anecdotique. Et c’est avec émotion et larmes que celui qu'on surnomme l’enfant de Kër Madiabel engage la 12e législature. «Un nouveau rendez-vous que le peuple sénégalais, à travers la représentation nationale, a avec l’histoire.» Selon lui, «l’Assemblée nationale est par essence comme par vocation un haut lieu du pouvoir législatif». A ce tire, elle «porte et assume la responsabilité et le devoir de légiférer».
La rupture étant l’une des promesses de la majorité parlementaire, Moustapha Niasse veut être celui qui va l’imprimer à l’Assemblée nationale. A cet effet, il rappelle aux députés leur mission première. «Voter les lois, que les projets viennent du gouvernement de la République ou, (…) à partir de propositions élaborées par les députés eux-mêmes, sur un contrôle intelligent et organisé de l’action gouvernementale.» Le tout «dans un élan de concertation ouverte». Sans pour autant qu'il s’ingère dans le domaine du pouvoir législatif, l’Etat est invité à «coopérer, se concerter, travailler» avec l’Assemblée nationale «dans une démarche d’intelligence en mouvement et de générosité rationnelle».
Toutefois, M. Niasse ne compte pas se livrer à une gestion partisane dans ses nouvelles fonctions. Il compte inscrire son mandat sous le sceau du rassemblement. «Nous sommes des députés du peuple sénégalais toute tendance, toute coalition, toute formation politique», déclare-t-il. La «prise en charge des populations» et la «croissance économique» étant une sur-priorité, le président de l’Assemblée est convaincu que les députés seront en mesure de conduire la 12e législature, «les procédures et les actions destinées à leur permettre de franchir une à une, avec sérénité et lucidité, les étapes successives de (leur) mission». Ce, «en conformité» avec les textes qui régissent le fonctionnement de la représentation nationale. Pour le patron de l'Afp, «la séparation des pouvoirs ne peut signifier une culture de l’antagonisme entre l’Exécutif et le Législatif». C’est plutôt une démarche reposant sur la «concertation et le dialogue» dans le but de «préserver la stabilité d’un pays». En d’autres termes, le gouvernement d’Abdoul Mbaye peut compter sur l’Assemblée nationale pour lui «faciliter(…) un accès aux instruments dont il a besoin pour traduire en actes, profitables à toute la Nation, un programme et des projets que le peuple du Sénégal a validés à travers les urnes.»
DAOUDA GBAYA