Les acteurs listent les obstacles
Le conseiller technique du ministre de la Bonne gouvernance et de la Petite enfance a exposé, hier, les obstacles auxquels sont confrontés le centre Guindy, la brigade des mineurs et la préfecture de Dakar dans la deuxième phase du retrait des enfants.
La deuxième phase de retrait des enfants dans les rues de Dakar, entamée le 28 mars 2018, a certes permis au ministère de la Bonne gouvernance et de la Protection de l’enfance de retirer 219 gamins, mais l’opération n’est pas encore effective. Les acteurs de cette deuxième campagne ont, à travers une conférence de presse au centre Guindy, annoncé les obstacles qui limitent l’atteinte de leur objectif.
Selon le conseiller technique du ministre de la Bonne gouvernance et de la Protection de l’enfance, Abdoulaye Dieng, leurs partenaires, à savoir la brigade de la police des mœurs et la préfecture de Dakar sont confrontés à une panoplie de difficultés. La première, selon lui, c’est l’attitude des ‘’profiteurs d’enfants’’. ‘’Ce qui intéresse les exploiteurs d’enfants, c’est le versement journalier qu’ils imposent aux gamins. C’est pourquoi, quand nous mettons en place des stratégies, ils se débrouillent pour les contourner. Après le démarrage des opérations de retrait, ils ont planifié des astuces pour replier les enfants en les poussant à fréquenter d’autres artères’’, a-t-il indiqué.
A. Dieng a aussi cité d’autres problèmes liés aux capacités humaines et logistiques : ‘’Le ministère s’appuie sur la brigade des mineurs qui n’est pas bien doté en ressources humaines. Elle a une insuffisance de personnel. Cette police a mis à notre disposition deux véhicules. Aussi, ne disposant pas de travailleurs sociaux en nombre suffisant, la directrice du centre a finalement fait recours à des étudiants de l’Ecole nationale des travailleurs sociaux spécialisés’’, ajoute-t-il.
L’autre obstacle soulevé par les acteurs du retrait des enfants, c’est leur prise en charge par le centre Guindy.
Le conseiller technique de la ministre Ndèye Ramatoulaye Guèye Diop a, par ailleurs, signalé le rapatriement des 84 enfants étrangers. ‘’Les gamins maliens, gambiens, guinéens et nigériens ont été retournés dans leurs pays d’origine. Les 135 enfants sénégalais, eux, sont pris en charge au centre Guindy. Quant aux talibés, ils sont confiés à des ‘darra’ et accompagnés pour poursuivre leurs études coraniques’’, a-t-il révélé.
Selon le directeur de la Petite enfance, le processus de retrait des enfants dans les artères de la capitale sénégalaise est long et complexe, mais l’implication du Comité départemental de la protection de l’enfance et de la Fédération nationale des écoles coraniques a permis de réaliser des résultats acceptables.
Alioune Sarr a également précisé que la première phase de retrait a permis de récupérer 1 587 enfants.
OUMAR BAYO BA