Publié le 5 Mar 2013 - 10:44
REVUE DE PRESSE AU SENEGAL

L'incendie de la Médina fait le menu des quotidiens

 

Les quotidiens du mardi détaillent la "douleur" et la "désolation" nées de la mort de neuf enfants, dont des élèves d'une école coranique, qui ont péri dans un incendie qui s'est déclaré dans la nuit de dimanche à lundi dans un quartier populaire situé non loin du centre-ville dakarois.

 

D'une manière générale, les quotidiens se font les relais de la grande émotion qui s'est emparée du pays à l'annonce de ce drame. Ils se passent ainsi mots et formules chocs pour rendre compte de cet accident qui a fait se mobiliser l'opinion publique et le personnel politique, tout à la fois, à commencer par le chef de l'Etat sénégalais Macky Sall.

 

"C'est la consternation dans le quartier populaire de Dakar appelé Médina", lieu de ce drame, rapporte le quotidien Libération. "Crime contre l'innocence", souligne-t-il à sa Une, avant de préciser dans ses pages intérieures que parmi les victimes à la fleur de l’âge, figurent sept élèves d'une école coranique et une fillette.

 

"Nuit d'horreur à la Médina", note Le Quotidien. Ce journal évoque un incendie d'une violence "inouïe". "L'impasse théâtre des faits a joué son drame qui a laissé une ville dans l'émoi", rapporte le journal. Le Populaire renchérit en titrant : "L'enfer d'un incendie meurtrier".

 

"Les flammes qui ont emporté toute la maison en baraque ont fait d'énormes dégâts matériels et humains. On dénombre 9 morts dont 7 talibés de moins de 10 ans qui occupaient avec des camarades deux chambres louées pour leur hébergement par un maître coranique qui ne vit pas dans la demeure", souligne L'As.

 

"C'était une nuit maudite à la rue 6 X 19 de la Médina (Dakar). Une nuit d'incendie cruelle qui a emporté tous les espoirs d'habitants solidaires dans l'épreuve. Une nuit cauchemardesque qui s'est soldée par la mort de neuf petits innocents (8 talibés et une fillette de 7 ans", écrit le quotidien du groupe Futurs médias, rapportant que le feu était "tellement violent" qu'il était impossible d'identifier l'emplacement des enfants.

 

"Au petit matin de ce lundi, rapporte-t-il, c'est l'émoi et la consternation. Les populations n'arrivent toujours pas à s'expliquer cet accident tragique. Les occupants de la maison sont encore sous le choc. Ils ont tout perdu. Leurs regards hagards, leurs yeux rouges de tristesse et de désolation. Ils cherchent des mots pour expliquer cette tragédie".

 

Le quotidien Enquête tente de répondre à certaines interrogations en rapportant que cet incendie "aurait été causé par une bougie allumée dans une chambre mitoyenne de l'école coranique (daara)". "Les flammes de l'incurie" plutôt, avance Sud Quotidien à sa Une.

 

"C'est l'instrumentalisation que l'on peut faire de la religion. Abandonnés par leurs parents, par la puissance publique, livrés à de faux marabouts, ils ont péri dans des conditions atroces, avalés par les flammes de l'incurie. Un drame qui met à nu une fois de plus et de façon brutale la situation d'irresponsabilité, de laisser faire, dans lesquels le Sénégal baigne depuis quelques années", écrit le journal dans son commentaire.

 

Partant de ce drame, le chef de l'Etat sénégalais a annoncé la fermeture des écoles coraniques qui "ne sont pas aux normes", rapporte Le Soleil. Une information reprise par de nombreux autres quotidiens, dont Le Populaire. "Macky Sall annonce la fermeture des sites d'exploitation et le rapatriement des talibés étrangers", précise ce journal.

 

Seulement, le chef de l'Etat sénégalais "aura-t-il les moyens de ses ambitions ?", s'interroge Direct Info. Le journal rappelle que Souleymane Ndéné Ndiaye, le dernier Premier ministre du président Abdoulaye Wade, "avait osé mais n'a pas pu résister à +l'ouragan social+".

 

"Le chef de l'Etat était sur les lieux du drame qui a coûté la vie à neuf enfants entassés dans une chambre. Une situation qui l'a beaucoup choqué au point de promettre la guerre à tous ceux qui ne respecteront plus les normes dans l'accueil des enfants dans des écoles coraniques (daaras)", écrit La Tribune.

 

"Partagé entre la douleur, la désolation et la compassion, au milieu des décombres calcinés de la baraque de la Médina où ont péri dans les flammes 9 personnes, principalement des enfants, le chef de l'Etat Macky Sall a annoncé sur un ton sans appel que +des mesures sévères seront prises+ contre toute forme d'exploitation des enfants", poursuit L'As.

 

 

 

aps

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