Macky annonce l’arrivée d’un patrouilleur et deux autres navires
L’inauguration de l’École de la Marine nationale était, hier, l’occasion pour le président de la République d’annoncer l’arrivée du premier patrouilleur de haute mer, ‘’Le Walo’’, qui sera suivi de celle de deux autres navires.
Macky Sall a présidé, hier, la cérémonie d’inauguration de l’École de la Marine nationale, après deux ans de travaux. Selon le chef de l’état, cette école vient à son heure pour répondre au besoin pressant de formation de marins militaires compétents, capables d’opérer convenablement et d’entretenir la flotte militaire moderne que son équipe est en train de bâtir. Cet établissement, poursuit Macky Sall, doit être un creuset d’acquisition de connaissances théoriques et pratiques, mais également de formation au savoir-faire et au savoir-être pour réussir la nouvelle vocation assignée à la Marine nationale sénégalaise.
‘’Ce nouveau tournant sera marqué, dès le début de l’année 2023, par la livraison du ‘Walo’, premier patrouilleur de haute mer, qui sera suivi de deux autres navires dans des séquences de six mois. M’adressant à vous, les membres de l’encadrement et du corps professoral de l’école de la marine, je voudrais surtout faire confiance aux qualités professionnelles et pédagogiques qui sont les vôtres pour remplir vos missions à la hauteur de nos ambitions pour notre Marine nationale. Il s’agit de contribuer à la formation de combattants aguerris, animés d’une ferme volonté de penser et de développer notre marine. Je vous y encourage vivement. J’exhorte les futurs stagiaires à cultiver ici les valeurs qui fondent leur noble métier de marin ; c’est-à-dire la rigueur, la détermination, l’endurance et la disponibilité en tout temps et en tout lieu. Ces qualités rappellent l’essence de la devise de notre Marine nationale : ‘En mer pour la patrie’’’, a confié le président de la République.
Cette école, selon M. Sall, vient s’ajouter à la chaîne d’infrastructures de formation qu’il a créées ces dernières années, à savoir l’École de l’armée de l’air, l’École nationale des officiers d’active, l’École des officiers de la gendarmerie nationale, les écoles des services des armées, l’Institut de défense et le Centre des hautes études de défense et de sécurité. Avec toutes ces structures, explique-t-il, les armées mettent un spectre élargi de formation à la disposition des soldats, marins, aviateurs, gendarmes et sapeurs-pompiers tout au long de leur parcours professionnel. ‘’De plus, l’école de la marine s’inscrit harmonieusement dans le dispositif des métiers devant accompagner la vocation pétro-gazière de notre pays. J’invite, par conséquent, les ministres en charge des Forces armées, de l’Économie maritime, ainsi que du Pétrole et des Énergies à développer les synergies nécessaires entre l’École de la Marine nationale, l’École nationale de formation maritime et l’Institut national du pétrole et du gaz en vue de bâtir une masse critique de ressources humaines capables de contribuer à la réalisation de cette vocation’’, conseille le président.
Par ailleurs, c’était le lieu pour lui de rappeler son attachement à l’armée, mais également à certaines valeurs de ces corps. ‘’Vos stagiaires et futurs cadres de nos forces de défense et de sécurité doivent toujours se rappeler la règle d’or de l’armée : ‘Celui qui n’est pas capable d’obéirn’est pas digne de commande’’’, souligne-t-il.
‘’Une armée doit aussi et surtout se distinguer par la qualité des hommes et femmes qui la composent’’
En outre, Macky Sall a soutenu que l’endroit ne saurait être plus indiqué que le camp Général Mountaga Diallo de Bel Air, pour abriter ce nouveau joyau de la marine nationale, face à l’océan Atlantique, qui cristallise à la fois des richesses, des opportunités, des défis et des risques de tout genre.
‘’Avec l’explosion inédite du trafic maritime et autres activités en mer, y compris l’exploitation des hydrocarbures, le rôle des gens de mer s’accroit et se complexifie à travers le monde. Il nous faut donc poursuivre la mise à jour de nos capacités humaines et matérielles d’exercer pleinement notre souveraineté sur l’espace maritime relevant de notre juridiction nationale. Je rappelle qu’avec une façade côtière longue de plus de 700 km, notre territoire maritime, soit plus de 212 000 km2, est plus étendu que notre territoire terrestre. En outre, nombre de nos compatriotes doivent leurs moyens d’existence à des activités halieutiques diverses’’, d’après le chef suprême des armées. S’y ajoute, selon lui, l’aspect télécommunications, notamment la pose de câbles sous-marins, une activité cruciale de l’économie numérique. Sans oublier la découverte d’importants gisements d’hydrocarbures offshore qui renforce la vocation maritime de l’économie sénégalaise.
Il y a des zones et des ressources à surveiller, à exploiter et à gérer. Ainsi, renseigne-t-il, près de 90 % des flux commerciaux et des données informatiques transitent aujourd’hui par les océans. ‘’Tout cela nous expose aussi aux risques et périls liés à notre situation de pays côtiers. Je pense à la pêche illicite, non déclarée et non règlementée, à la piraterie, aux réseaux d’émigration clandestine, à la pollution marine, au trafic de drogue, d’armes, et j’en passe. Voilà pourquoi j’ai tenu à la montée en puissance de notre marine nationale, composante essentielle de nos moyens de défense.
C’est le sens des importants efforts budgétaires que nous avons consentis en vue d’acquérir des navires dotés de systèmes de combat de dernière génération. C’est un investissement jamais réalisé au profit de nos armées. Au regard des enjeux, ce renforcement considérable des capacités matérielles et logistiques de notre marine est un acte de souveraineté de première classe pour protéger notre sécurité et notre économie. Mais une armée doit aussi et surtout se distinguer par la qualité des hommes et femmes qui la composent. Il n’y a d’armée sans hommes et femmes qui incarnent son âme, sa force et son intelligence stratégique et tactique’’, indique le président de la République.
CHEIKH THIAM