Les parents d’élèves bloquent la rentrée
Pas de ‘’Ubi tey Jang tey’’ au lycée de Ndiawdoune, dans la commune de Gandon, localité située à une trentaine de kilomètres de Saint-Louis. Les parents d’élèves de l’école ont tout simplement retenu leurs enfants à la maison pour dénoncer le délabrement de l’infrastructure scolaire. L’association des parents d’élèves (APE) de l’établissement réclame des solutions d’urgence et un meilleur cadre de vie, avant tout démarrage des cours.
Si les conditions de vie et d’études ne sont pas nettement améliorées, il n’y aura pas de cours cette année au lycée de Ndiawdoune. Telle est la décision prise par les parents d’élèves de cette localité, lors de la rentrée de l’année scolaire 2024-2025. Et pour montrer leur fermeté sur la question, l’association des parents d’élèves (APE) a tout bonnement prolongé les vacances scolaires des enfants du lycée, en bloquant le démarrage des cours. L’APE s’insurge et fustige la situation catastrophique de l’établissement, malgré leurs nombreuses alertes et demandes d’aide. Pour le président de l’APE, le lycée est volontairement oublié par les autorités qui ne lui accordent aucune considération. ‘’Même un enclos d’animaux mérite du respect et de la considération, à plus forte raison une école, un lieu de formation. Malheureusement, le lycée de Ndiawdoune manque de tout. En plus de la vétusté des salles de classe, il n’y a ni point d’eau ni toilettes fonctionnelles. Les classes ont perdu depuis belle lurette leurs portes et fenêtres, et la clôture est presque inexistante’’ a fustigé Souhibou Diop. Avant de poursuivre que la seule toilette fonctionnelle de l’école est partagée par les élèves et le corps enseignant.
‘’Cette situation insoutenable a conforté les parents à retenir les élèves à la maison jusqu’à nouvel ordre. Les enfants ont besoin d’eau et de toilettes propres. Les jeunes filles qui fréquentent l’école ont besoin d’un cadre propre et sain. Elles ne peuvent pas venir dans une école où il n’y a ni toilettes ni eau. Mais le plus désolant, c’est le manque d’eau. Elle a été coupée à cause de factures impayées, en raison d’un manque de moyens financiers’’, a pesté le président de l’APE du lycée de Ndiawdoune.
Les élèves prolongent les vacances
Mais en dehors du délabrement avancé de l’infrastructure scolaire et du manque d’eau, l’établissement souffre terriblement d’un déficit de tables-bancs, ce qui complique les enseignements-apprentissages. ‘’Les salles de classe ne disposent ni de portes ni de fenêtres, encore moins de tables-bancs. En dehors des frais d’inscription, l’école ne dispose d’aucune autre ressource. Les frais d’inscription sont jugés trop insuffisants pour couvrir les charges du lycée. Chaque élève cotise 5 000 F CFA pour son fonctionnement, alors que le lycée doit payer l’électricité, l’eau, le téléphone, le gardien et la technicienne de surface, sans compter les autres frais de bureau. Ce que ne couvre pas la totalité des frais d’inscription de tous les élèves. D’où l’origine de tous les problèmes financiers de l’école’’, a déclaré M. Diop.
Mais les difficultés ne sont pas seulement d’ordre financier. Sur le plan pédagogique, on note des couacs dans le fonctionnement de l’école. ‘’Le lycée de Ndiawdoune connaît un déficit d’enseignants et de salles de classe. Il y a trois classes de terminale S qui n’ont pas de professeur de mathématiques. Une situation qui ne plaide pas en notre faveur si nous voulons obtenir de bons résultats à la fin de l’année. C’est pourquoi nous demandons aux autorités la construction de nouvelles salles de classe et l’affectation de professeurs pour combler le gap’’, a insisté Souhibou Diop.
Pour les parents d’élèves, ce sont tous ces manquements qui les ont poussés à durcir la lutte pour se faire entendre au plus haut niveau. ‘’On a contacté toutes les autorités de Saint-Louis, le président du conseil départemental, le sous-préfet de Rao, le préfet de Saint-Louis, le gouverneur. Mais rien n’a changé. Raison pour laquelle nous demandons de l’aide au chef de l'État et au ministre Mary Teuw Niane, fils de la zone, pour la réhabilitation du lycée’’, a prié le chef de village de Ndiawdoune, Ousseynou Diagne.
Il faut signaler que pour décanter la situation de blocage des enseignements au lycée de Ndiawdoune, des bonnes volontés ont entrepris des consultations entre l’APE et les autorités académiques de Saint-Louis.
Mais en attendant la retrouvaille des deux parties, les élèves prolongent les vacances...
IBRAHIMA BOCAR SÈNE SAINT LOUIS