Les foirails et les marchés bien approvisionnés
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A quelques jours de la Tabaski, les différents points de vente de moutons et les marchés grouillent de monde. Contrairement à l'année dernière, les marchés et les foirails sont bien ravitaillés en moutons et en denrées alimentaires. Ce qui rassure les populations et écarte toute menace de rupture de stock de pommes de terre et d'oignons.
Après la fermeture du grand foirail de Médina Darou, dans le faubourg de Sor, différents sites de vente de moutons sont recensés sur l'étendue de la ville. Au site de Guinaw-Rails, on note une valse de camions déchargeant des béliers venus du Fouta et des départements de Dahra et de Linguère (Louga).
Trouvé en plein marchandage avec deux dames, l'éleveur Babacar Ka, originaire du village de Mboyna, dans le département de Linguère, soutient qu’il y a assez de moutons pour tout le monde et ils sont à la portée de tous les "goorgoorlous". "Nous avons fait des sacrifices pour permettre aux pères de famille d'avoir un mouton pour la fête. Nous avons débarqué hier un camion de 200 béliers, mais en moins de 24 heures, plus de 70 sont vendus. Les prix de vente ont tourné autour de 85 000 et 140 000 F CFA. Au rythme d'écoulement des moutons au foirail de Guinaw-Rails, tous les troupeaux seront vendus et l’on pourra rentrer auprès de nos familles passer la fête de Tabaski comme tout le monde", a soutenu Babacar Ka.
Autre foirail, autre ambiance. C'est le cas au quartier Khor où le foirail communal est aménagé. Sur les lieux, on dénombre plusieurs milliers de têtes de moutons dont la majeure partie vient de la Mauritanie et les camions continuent toujours de débarquer des troupeaux de béliers. Les moutons, regroupés en plusieurs catégories, la fourchette des prix oscille de 80 000 à 175 000 F CFA. Les jambes croisées, s'appuyant sur un bâton au milieu d'une centaine de bêtes, boubou noué au cou, le turban bien enroulé sur la tête, Cheikh Beyda rassure qu’il y a assez de moutons à des prix abordables.
Déjà, un excédent de moutons est noté à Ndar
"Depuis 15 ans, j'effectue des opérations Tabaski au Sénégal. Mais cette année, la demande sera entièrement couverte. Beaucoup d'éleveurs mauritaniens ont convoyé de nombreux moutons vers Saint-Louis. Je suis sur place depuis deux semaines. J'avais amené de la Mauritanie plus de 460 moutons et j'ai pratiquement tout écoulé. D’ailleurs, j'attends un autre troupeau de 200 têtes. Les convoyeurs sont vers Diama. Pour cette année, les moutons importés de la Mauritanie ne sont pas chers. Il y en a pour toutes les bourses. Nos moutons sont vendus entre 75 000 et 125 000 F CFA. Le marché est bien approvisionné et tout chef de famille qui a 80 000 F CFA en poche, repart du foirail avec un bon mouton de Tabaski. En tout cas, en moins de 10 jours, j'ai vendu plus de 450 bêtes. Ce qui veut dire que les populations y trouvent leur compte”, se réjouit Cheikh Beyda.
Au Service départemental de l'élevage, on signale déjà un excédent par rapport à l’année dernière, à la même période
Si les foirails sont bien ravitaillés en moutons à des prix raisonnables, les marchés de Saint-Louis ne sont pas en reste en denrées alimentaires. Mais le service régional du commerce veille au grain pour qu’il n'y ait pas de hausse des prix sur le marché. Les plus prisées pendant la fête sont stockées dans les cantines et magasins des marchés. La pomme de terre, l'oignon, l'huile, les condiments et les pâtes sont disponibles dans les rayons à des prix abordables. "Le sac de 25 kg de pommes de terre est échangé à 9 000 F CFA ; celui de l'oignon est à 6 000 F CFA. Le bidon d'huile de 5 l est vendu à 5 500 F CFA et il y a des légumes frais", a renseigné le délégué du marché Bou Bess de Diamaguene.
IBRAHIMA BOCAR SENE (SAINT-LOUIS)