La digue de protection de 2 150 m linéaires réalisée à 40 %
La réalisation de la digue de protection des quartiers de la langue de Barbarie de Saint-Louis, avance à grands pas. Huit cent soixante mètres linéaires ont été totalement réalisés, correspondant à 40 % de taux d’avancement physique du chantier.
Le Projet de protection côtière à Saint-Louis (PPCS), né lors de la visite effectuée par les présidents sénégalais Macky Sall et Emmanuel Macron de la République française, le 3 février 2018 à Guet-Ndar, en compagnie de Jim Yong-Kim, Président de la Banque mondiale, suscite beaucoup d’espoir pour les populations de la langue de barbarie. Les quartiers de la vieille ville, situés entre la mer et le petit bras du fleuve Sénégal, sont soumis, depuis plusieurs décennies, aux aléas des changements climatiques. Les populations de cette bande de terre sont très souvent victimes de l’avancée de la mer et de l’érosion du littoral.
Des phénomènes qui entrainent le recul de la ligne de rivage et provoquent parfois une submersion marine et des inondations. Depuis quelques années, les habitations situées sur la côte et les infrastructures publiques et privées sont détruites ou directement menacées par ces catastrophes. Ce qui a fortement impacté les activités économiques, la vie et la santé des populations. Une situation qui a fini de plonger la langue de Barbarie dans la précarité.
C’est pour faire face à cette vague de destructions d’habitations que les pouvoirs publics sont intervenus d’urgence, en réalisant une digue frontale, dans le quartier de Goxu Mbacc, au nord de la langue de Barbarie.
A en croire le DG de l’ADM, la réalisation de la digue est d’une importance capitale pour la sécurité des populations et de leurs biens. ‘’Grâce aux partenaires financiers, à l’image de l’Agence française de développement (AFD) qui a déboursé un financement d’environ 10,5 milliards F CFA et la Banque mondiale, le gouvernement du Sénégal a mis en œuvre le Projet de protection côtière à Saint-Louis. Un plan qui, à terme, pourra sécuriser les populations contre les houles et l’avancée de la mer. Car il faut protéger rapidement les populations et les biens des quartiers situés sur la langue de Barbarie du risque d’érosion côtière et contribuer à l’amélioration des connaissances scientifiques sur les enjeux côtiers et à leur diffusion. Le PPCS a aussi un fort potentiel environnemental et social. Raison pour laquelle nous lui accordons une attention particulière’’, a déclaré Cheikh Issa Sall.
860 m de la digue de protection réalisés à 100 %
Revenant sur l’état d’avancement des travaux, M. Sall s’est réjoui de la réalisation à 100 % de 860 m linéaires sur la longueur totale de la digue, malgré les difficultés notées par les entreprises durant l’hivernage pour se ravitailler en pierres.
‘’Au rythme où vont les travaux, nous espérons que les délais seront respectés. Avec le rythme soutenu constaté sur le terrain, je crois que d’ici la fin de l’année, le plus gros du travail sera réalisé avec plus de 80 %. La visite nous a permis de constater que 40 % de taux d’avancement physique de la digue de 2 150 m linéaires en enrochement, pour stopper le recul de la ligne de rivage sont entièrement exécutés. N’empêche, nous avons instruit les entreprises d’accélérer, en renforçant les équipes encore pour rattraper le temps perdu pendant l’hivernage’’, a informé le DG de l’ADM.
Dans le cadre de la réalisation de la digue de protection, le gouvernement du Sénégal est également appuyé par la Banque mondiale dans l’exécution, en cours, du Projet de relèvement d’urgence et de résilience de Saint-Louis (SERRP). Lequel projet travaille au relogement provisoire d’abord et définitif des sinistrés de la langue de Barbarie, par l’installation d’unités mobiles de relogement, dans un premier temps, et, ensuite, par la construction de logements en dur au village de Djougob, dans la commune de Gandon.
Le SERRP intervient également à la constitution d’une bande de sécurité de 20 m, le long du littoral de la langue de Barbarie et à la conception d’une solution durable de protection du littoral de la langue de Barbarie.
Il faut signaler que le DG de l’ADM et sa délégation se sont aussi rendus auprès des populations déplacées aux sites de recasement de Djougob, pour s’enquérir de leur situation et constater les abris provisoires.
Ibrahima Bocar SENE (Saint-Louis)