Professeur Issakha Diallo pour le retour de l’enseignement
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Il y a énormément de problèmes dans les soins de santé primaires, au Sénégal. Sur ce, un panel a été organisé, hier, par le ministère de la Santé, afin d’identifier les problèmes. Mais, pour le professeur Issakha Diallo, il faut revenir à l’orthodoxie médicale.
‘’J’ai l’impression qu’on n’a pas assez fait sur les soins de santé primaires depuis les années 70. Il faut qu’on revienne sur l’enseignement’’. C’est le message clés lancé hier par l’enseignant à la faculté de Médecine de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), le professeur Issakha Diallo. Il participait, hier, à un panel sur la couverture sanitaire universelle, à travers les soins primaires, dans le cadre de la Journée mondiale de la santé. Pour l’universitaire, le défi actuel est de revenir à l’orthodoxie dans le système de santé.
A son avis, il serait idéal de revenir sur les grands principes de santé publique que sont l’équité, la prévention, l’approche multisectorielle, la participation communautaire et la technologie appropriée. ‘’Au Sénégal, nous avons connu les pharmacies villageoises, les maternités rurales. Si les soins sont accessibles et disponibles, forcément, les services de santé vont être utilisés. Cela permettra de maintenir le système universel défini, le central, l’opérationnel et le local’’, soutient le Pr. Diallo.
En outre, il souligne que les défis sont restés également les mêmes, malheureusement. Pour les relever, il faut, dit-il, l’ordonnancement des structures de santé au niveau central, intermédiaire et local. Il faut également maintenir cela et opérationnaliser les choses. ‘’Il faut une bonne supervision et un monitoring. Le mode de fonctionnement et les indicateurs de performance doivent être revus’’, conseille-t-il.
Egalement, aux yeux du directeur général de la Santé, Docteur Marie Khemess Ngom, la disponibilité des services constitue aussi un défi. Il faudrait, selon elle, que les services soient accessibles autant sur le plan géographique que financier. ‘’Quand le patient arrive dans la structure, il faudrait qu'il soit soulagé. Pour cela, nous avons pensé à des ressources humaines et à des médicaments de qualité. On peut affirmer qu'au Sénégal, tout cela a été renforcé avec l'Initiative de Bamako. Partout, on a des médicaments’’, souligne Dr Khemess Ngom. Le fait que beaucoup de patients ne fréquentent pas certaines structures est considéré comme un défi. C’est pourquoi le directeur de la Santé soutient qu’ils doivent faire des études de milieu pour identifier le problème.
‘’Nous essayerons de voir si ces structures-là sont placées dans un endroit précis. Est-ce que tous les intrants sont présents ? Faire tout pour savoir pourquoi la population ne fréquente pas, n'utilise pas ces structures. Tout cela, ce sont des défis à relever et nous pensons, avec tout le monde, en se basant sur la communauté, régler cela’’, promet-elle. A l’en croire, partout dans le monde, les agents ont eu à faire des soins à partir de la base, de la communauté.
‘’Mais, il faut dire que c'est à la conférence de 1978 que cette approche des soins de santé primaires a été validée, pour que l'ensemble des pays du globe terrestre se l'approprie. Cela, à travers la santé pour tous et partout. L'individu doit avoir des soins de santé de qualité, partout où il se trouve. Cela regroupe la couverture santé universelle. Un accès sans être inquiété par les coûts financiers’’, a-t-elle dit.
VIVIANE DIATTA