A. Keita, jugé pour détournement de mineures, blanchi par le tribunal
Âgées de 14 et de 16 ans, M. M. et N. AN. ont l’habitude de fuguer. En dépit d’avoir fait peur à leurs parents, elles ont failli ruiner à jamais la vie d’Abdourahmane Keita. Ce dernier, pour avoir hébergé ces gamines, a failli être privé de liberté. Il a bénéficié d’une relaxe, hier, lors de son jugement devant la barre du tribunal d’instance de Dakar.
Quand il a vu deux jeunes filles sans défense dans les rues de la Médina, la nuit, à 2 h, Abdourahmane Keita ne l’a pas supporté. Empathique, il a laissé les gamines dormir chez lui, quand il a entendu les raisons qui les ont poussées à se pavaner seules dans les rues de la capitale. Toutes les deux lui ont dit avoir été chassées de chez elles par leurs papas. Le lendemain, les adolescentes âgées de 14 et de 16 ans sont parties sans prévenir leur hôte.
Dans leur quête de liberté, les deux jeunes filles ont séjourné à Ouest-Foire, à Pikine et à Saint-Louis. N’eût été la maladie de N. A.N, les filles n’allaient jamais rentrer chez elles. En effet, sa copine M. M. a contacté la maman de celle-ci. Une fois chez elles, elles ont raconté avoir séjourné chez Abdourahmane Keita pendant trois jours. Aussitôt, ce dernier a été arrêté avant d’être placé sous mandat de dépôt.
Devant la barre du tribunal d’Instance de Dakar où il a comparu hier pour détournement de mineures, il a plaidé non coupable. ‘’C'était la première fois que je les voyais. Mais je les considère comme des sœurs. Je n'ai pas couché avec elles, quand je les ai accueillies dans ma chambre. C'est un proche qui les a expulsées à leur réveil. C'est ce qui les a mis en rogne. C’est la raison pour laquelle elles ont essayé de me faire porter le chapeau’’, s’est dédouané Abdourahmane Keita. Malgré ses dénégations, la déléguée du procureur de la République lui a fait savoir qu’il avait la possibilité d’alerter le chef de quartier.
Selon elle, il devait se retrouver en instruction pour détournement de mineures et pédophilie.
Toutefois, les demoiselles ont déclaré qu’elles n’ont pas entretenu de relations sexuelles avec le prévenu. En sus de leurs déclarations, il ressort de la procédure qu’elles ne sont plus vierges depuis fort longtemps. D’ailleurs, leurs civilement responsables ont été savonnés par la déléguée du procureur de la République, à cause de leur négligence envers leurs enfants. Les dames ont imploré le tribunal de relaxer le prévenu. Mais la déléguée du ministère public a requis un an de prison assorti du sursis contre celui-ci.
Le tribunal, qui n’a pas suivi le réquisitoire du parquet, a ordonné la relaxe d’Abdourahmane Keita. S’agissant des filles, elles seront placées dans un centre Aemo (action éducative en milieu ouvert) pour leur redressement.
MAGUETTE NDAO