Bokk Gis Gis récuse les accusations de l'ex-président
Les responsables de la coalition Bokk Gis Gis (Même vision, en wolof) ont récusé les accusations portées à leur encontre par leur ancien mentor, l’ex-chef de l’Etat Abdoulaye Wade, Secrétaire général national du Parti démocratique sénégalais (PDS).
Vendredi dernier, exactement deux mois après avoir perdu le pouvoir, Me Wade a animé une conférence presse, au cours de laquelle il a mis en garde son remplaçant Macky Sall et s’en est pris à la personne de Pape Diop (actuel président du Sénat), avant de charger l’ancien ministre d’Etat Abdoulaye Baldé. Tous deux sont responsables de Bokk Gis Gis.
Des responsables du PDS se sont démarqués des investitures de leur parti, à la mi-avril dernier, et ont mis sur pied de cette coalition et former une liste commune aux législatives du 1-er juillet prochain. Outre MM. Diop et Baldé, y figurent Mamadou Seck, Ousmane Masseck Ndiaye, Moustapha Guirassy, Thierno Lô, Bécaye Diop, Ndèye Khady Diop et Abdou Fall.
‘’Nous constatons avec regret, que pour la première fois (au Sénégal), un président sortant, évincé du pouvoir à l’issue d’un scrutin transparent, décide sciemment de s’installer dans une logique de confrontation, en ayant pour cibles principales son successeur et un groupement politique dûment constitué et engagé dans une compétition électorale’’, lit-on dans le texte.
‘’La démocratie comporte un code non écrit dont l’observance des règles est la marque des grands hommes d’Etat. Les présidents Léopold Sédar Senghor et Abdou Diouf, lorsqu’ils quittèrent le pouvoir, offrirent à la face du monde, l’image de dirigeants dont la retenue et la discrétion restent la marque indélébile d’une belle leçon d’élégance républicaine’’, poursuit la même source.
Les responsables de Bokk Gis Gis ont également souligné que la démocratie sénégalaise doit être maintenue à ce rang, avant de déplorer la politisation des audits de gestion économique et financière agités notamment à l’encontre des anciens dirigeants du régime de Me Wade.
‘’Bokk Gis Gis s’oppose à toute politisation à outrance du débat sur les audits et la gouvernance financière. L’utilisation de questions aussi sensibles, à des fins purement intéressées, peut se révéler à terme contre-productive, voire dangereuse pour notre démocratie’’, relèvent les responsables de la coalition, dans leur texte.
‘’Nous de Bokk Gis Gis, pensons que tous ceux qui assument des responsabilités directes ou indirectes dans la gestion des deniers publics ont l’obligation de rendre compte. (…) Nous estimons que les organes (de contrôle) intervenant à ce niveau doivent pouvoir accomplir leur mission dans le strict respect des règles de l’Etat de droit.’’
Ils ont également rappelé à ‘’Me Wade que s’il a fait le choix de placer des membres de sa famille à des postes de responsabilités publiques, ces derniers, comme tout autre citoyen sénégalais dans la même situation, ne peuvent échapper à l’obligation de rendre compte de leur gestion’’.
‘’Me Wade, parlant de son fils Karim, nommé ministre d’Etat dans un gouvernement de la République, ne peut pas considérer que l’obligation de rendre compte revient aux chefs des agences qui sont sous son autorité’’, ont-il soutenu.
Sur le propos de l’ex-président qui a affirmé que son fils, qui était président du conseil de surveillance de l’Agence nationale de l’organisation de la conférence islamique (ANOCI), Bokk Gis Gis dit en outre que Me Wade ‘’ne peut pas déclarer que l’obligation de rendre compte revient à son (Directeur) exécutif, en l’occurrence Abdoulaye Baldé’’.
‘’L’un des principes fondamentaux de la République, faut il le rappeler à Me Wade, est celui de la stricte égalité des citoyens en droit.’’
aps