Neuf courts-métrages sur grand écran
Aux amoureux du 7e art, la Direction de la Cinématographie (DCI) et le Grand Théâtre national vous donnent rendez-vous demain à 18 h. Neuf courts-métrages de cinéastes sénégalais jeunes et prometteurs seront projetés, d’après un communiqué de la DCI.
Beaucoup de courts-métrages sont produits au Sénégal, participent à des festivals sans véritablement être promus au niveau local. Certains ne sont même jamais montrés au Sénégal. Des cas comme ceux-là, il y en a à la pelle parce que, généralement, les réalisateurs sont soit inexpérimentés et ne connaissent pas les créneaux à exploiter, soit ils n’ont pas les moyens de s’assurer ne serait-ce qu’une sortie nationale.
Cependant, de ce lot-là ne feront pas partie les réalisatrices Fatou Touré Ndiaye, Iman Djionne et Khadidiatou Sow, les réalisateurs Abdou Khadir Ndiaye, Liman Seck, Mor Talla Ndionne, El Hadji Demba Dia, Mamadou Dia ainsi que Pape Bouname Lopy.
En effet, la Direction de la Cinématographie et le Grand Théâtre national ont décidé d’organiser une ‘’Soirée courts-métrages’’ en leur honneur. Ainsi ce sont les films de ces derniers qui seront projetés sur le grand écran de ce temple de la culture demain à partir de 18 h. Quatre de ces neuf films qui seront portés à l’écran ont été soutenus par le Fonds de promotion de l’industrie cinématographique et audiovisuelle (Fopica). Une place dans l’avion de Khadidiatou Sow en fait partie. Cette jeune réalisatrice, qui va représenter en septembre prochain le Sénégal à Abidjan, dans le cadre du Clap Ivoire dans la catégorie Fiction, a débuté sa carrière dans l’art par la peinture. C’est en 2004 qu’elle a commencé à s’intéresser au monde du 7e art. C’est le comédien Sanex qui incarne dans la création de Khadidiatou Sow le rôle de Moussa qui a toujours rêvé d’aller aux Usa. Une opportunité lui est offerte. La saisira-t-il ? Vous le saurez en allant au Grand Théâtre demain. Et il vaut vraiment le déplacement. Il a eu la mention spéciale du jury de la dernière édition d’Ecrans noirs du Cameroun et celle du jury de Nouakchott film. Il est également détenteur du prix du meilleur court-métrage d’Amaa 2017.
Xale Bu Reer d’Abdou Khadir Ndiaye, soutenu également par le Fopica, est à l’affiche le même jour. Il est la première réalisation de ce jeune cinéaste qui a commencé à tisser sa toile dans l’espace artistique en 2008. Il a travaillé sur divers plateaux de tournage dont ceux de Tey et de Félicité d’Alain Gomis ainsi que La Promesse de Fatou Touré. C’est dire qu’il a travaillé aux côtés de grands réalisateurs. Abdou Khadir Ndiaye a gagné le prix du meilleur fiction et court-métrage ainsi que celui de l’Association des cinéastes italiens lors de la session 2017 du Festival du cinéma africain, d’Asie et d’Amérique latine de Milan. Son film raconte la journée d’un gosse de riches perdu et qui se retrouve dans un milieu mal famé. Djibril est quant à lui un projet soutenu par le Fopica et qui sera dans la salle noire du Grand Théâtre demain soir. Mamadou Lamine Seck dit ‘’Liman‘’ est son auteur et en est à sa première expérience aboutie. Dans ce film, il rend hommage à sa façon à feu Djibril Diop Mambety. Il entraine, au fil des minutes, les cinéphiles dans des dédales connus et méconnus à la fois et replongent ceux qui ont connu l’auteur de Touky Bouky dans la nostalgie. Iman Djionne sera présente grâce à La Boxeuse. Un film réalisé avec l’aide du Fopica et qui raconte l’histoire d’une adolescente qui, au gré du hasard, a ramassé des gants de boxe qui ‘’vont l’entrainer dans une course folle’’, selon le synopsis. Ce film a remporté le prix du meilleur court métrage Mix Me Binga du Cameroun. Une belle ouverture pour cette économiste de formation qui a suivi également des études en cinéma aux Usa.
Samedi Cinéma sera à l’écran. Lauréat de plusieurs rencontres cinématographiques dont le festival Image et Vie du Sénégal, il dure 11 minutes. Il est réalisé par Mamadou Dia, un jeune Sénégalais établi à New York. ‘’Baba et Sembène adorent voir des films. Pour la dernière projection du cinéma de leur ville qui doit fermer à jamais, les deux amis doivent s’unir pour trouver assez d’argent en écrivant à leur voisins’’. Voilà le résumé de l’histoire que conte ici M. Dia. De la fiction, Mor Talla Ndionne vous emportera mercredi soir dans le documentaire. Ramatou, un très beau film, est une véritable balade triste au bord du marigot de Mbao. Les êtres y vivant, notamment des oiseaux, sont perpétuellement agressés au-delà de l’espace.
La promesse de Fatou Touré Ndiaye signe sa sortie nationale. Le film est un peu plus connu que les autres, pour avoir remporté le meilleur court-métrage de Clap Ivoire 2016. Peut-être qu’elle portera chance à El Hadji Demba Dia qui représente le Sénégal à cette rencontre du cinéma africain cette année. J’existe sera dans la catégorie Documentaire. Il retrace le quotidien d’une femme, chef de famille, vivant dans la banlieue dakaroise.
Enfin, est prévue ce mercredi 9 août au Grand Théâtre national la projection de Dem qui est l’histoire d’un jeune pêche, Matar, qui a ramassé un passeport belge et veut l’utiliser pour voyager. Il est réalisé par Pape Bouname Lopy, Christophe Rolin et Marc Recchia.
BIGUE BOB