Les agents de la société de sous-traitance Ecotel condamnés à deux ans assortis du sursis
Alors qu’ils souhaitaient fêter la Tabaski dans l’opulence, Seikou Salif Badji, Malick Dieng et Pape Cheikh Ndiaye se sont retrouvés derrière les barreaux. Ces agents de la société de sous-traitance de la Sonatel, Ecotel, ont été surpris en pleine action de vol de câbles appartenant à la Société nationale de télécommunications. Pape Mamadou Badji, apprenti de son état, a lui la malchance de se fier aux ordres de son patron Sékou Salif Badji, chauffeur de ladite société de sous-traitance.
Le samedi 24 juin, Pape Cheikh Ndiaye a fortuitement repéré l’existence des câbles. Pour se faire du butin à l’occasion de la fête de la Tabaski, il a informé ses acolytes Sékou Salif Badji et Malick Dieng. Ils se sont ainsi donné rendez-vous le dimanche. D’un commun accord, ils ont décidé de se rendre sur les lieux en tenue de travail, pour ne pas éveiller des soupçons. Alors qu’ils s’affairaient sans s’inquiéter à extraire les câbles, ils ont été remarqués par le directeur de la Sonatel. Ce dernier, après investigations, s’est aperçu qu’aucune manutention ne devait être en cours, ce jour-là.
C’est ainsi qu’il a informé les flics qui sont venus procéder à l’arrestation de la bande qui était au nombre de cinq. Le cinquième individu, plus chanceux, a réussi à s’évaporer dans la nature.
Face aux juges hier, le gang, à l’exception de Pape Mamadou Badji, a reconnu les faits sans aucune contestation. Selon eux, les câbles en question ne sont plus utilisés, avec l’avènement de la fibre. Ils n’ont pas contesté aussi qu’ils étaient venus les soustraire habillés de leurs tenues de travail. À l’unanimité, ils ont disculpé Pape Mamadou Badji et ont promis de ne plus commettre de tels actes.
De son côté, le représentant de la société Ecotel renseigne que les prévenus n’étaient pas de service le jour du vol. Ce, même s’il corrobore les allégations des agents de sa société en ce qui concerne la qualité des câbles qui étaient sur le point d’être volés.
Malgré sa précision, le conseil de la Sonatel, qui s’est constituée partie civile dans cette affaire, a réclamé la somme de 14 millions de francs CFA en guise de dédommagement. La robe noire a demandé que cette somme soit solidairement payée avec Ecotel. Ce que l’avocat de cette société partie civile et prévenue dans cette affaire a démonté.
Selon l’avocat, la société ne peut pas être responsable des agissements de ses employés qui ont opéré un jour où ils ne devaient même pas travailler. Et même si le tribunal avait une autre vision des choses, l’avocat a souligné que le montant du préjudice devrait être évalué entre 157 mille et quatre millions de francs CFA.
À la suite des parties civiles, la représentante du ministère public a requis deux ans d’emprisonnement dont six mois ferme contre les prévenus, à l’exception de Pape Mamadou Badji. Elle a demandé qu’ils soient condamnés à payer chacun une amende d’un million de francs CFA.
L’avocat de la défense a lui sollicité une application bienveillante de la loi pénale.
Au terme des plaidoiries, le tribunal, après avoir ordonné la relaxe de Pape Mamadou Badji, a reconnu Pape Cheikh Ndiaye, Sékou Salif Badji et Malick Dieng coupables. Ils ont écopé d’une peine de prison de deux ans assortis du sursis. Après avoir mis hors de cause la société Ecotel dans cette affaire, il a déclaré recevables sa constitution de partie civile et celle de la Sonatel. Il a condamné le trio à payer solidairement 500 mille francs CFA à la Sonatel et d’allouer le franc symbolique à Ecotel.
MAGUETTE NDAO