Publié le 20 Nov 2024 - 16:47
TAUX DE MORTALITÉ MATERNELLE PAR AN

Le Sénégal enregistre 136 décès pour 100 000 naissances vivantes

 

L’Unicef organise, du 19 au 22 novembre à Dakar, une consultation régionale sur l’accélération des progrès de réduction du taux de mortalité évitable de la mère, du nouveau-né et de l’enfant d’ici 2030. Hier, à l’occasion de la cérémonie d’ouverture de cet évènement, le directeur de cabinet du ministre de la Santé et de l’Action sociale, le docteur Samba Kor Sarr, a annoncé qu’au Sénégal, le taux de mortalité maternelle est de 136 décès pour 100 000 naissances vivantes. 

 

L'Afrique de l'Ouest et du Centre présente des taux de mortalité maternelle et infantile les plus élevés au monde. Chaque jour, des vies pourraient être sauvées avec des interventions accessibles et des systèmes de santé renforcés. Dans cette région, une femme meurt toutes les quatre minutes de causes évitables et un enfant perd la vie toutes les 17 secondes.

Face à cette situation alarmante, l’Unicef et ses partenaires organisent une consultation régionale à Dakar, du 19 au 22 novembre. Lors de la cérémonie d’ouverture de cette rencontre régionale, le directeur de cabinet du ministre de la Santé et de l’Action sociale a déclaré que le taux de mortalité maternelle au Sénégal se situe à 136 décès pour 100 000 naissances vivantes.

En effet, a rappelé Samba Kor Sarr, d’après la dernière évaluation, ‘’le Sénégal se situait à 236, alors qu’actuellement on est à 136 décès par an. On a fait un bond de 100 points en un temps aussi réduit et je pense que si nous continuons cette dynamique, nous pouvons encore faire des pas importants et être probablement à moins de 70 décès pour 100 000 naissances vivantes d’ici six ans".

Selon le Dr Sarr, en 2020, près de 800 femmes sont mortes par jour de causes évitables  liées à la grossesse et à l'accouchement. De même, ajoute-t-il, "près de 95 % des décès maternels sont survenus dans les pays à revenu faible ou intermédiaire en 2020. En 2022, l'Afrique subsaharienne enregistrait 57 % de l'ensemble des décès chez les enfants de moins de 5 ans. Son taux de mortalité néonatale était également le plus élevé au monde avec 27 décès pour 1 000 naissances vivantes, suivi de celui de l'Asie centrale et méridionale avec 21 décès pour 1 000 naissances vivantes".

En Afrique, dira-t-il, "les taux élevés de mortalité maternelle et infantile dans la région ont été identifiés comme largement liés aux lacunes et problèmes des systèmes de santé, en particulier aux effectifs des personnels de santé insuffisants, au manque d'accès aux médicaments essentiels, aux systèmes d'orientation-recours non fonctionnels et à la faible qualité des soins ainsi qu'à une mauvaise nutrition". 

"Près d’un million neuf cent mille enfants sont morts avant l’âge de 5 ans"

De l’avis du Dr Sarr, la volonté et l'engagement politiques concernant la santé de la mère et de l'enfant restent à améliorer et les mécanismes de financement pour garantir que les services de santé maternelle et infantile soient compris dans la couverture sanitaire universelle demeurent encore faibles. En dépit des efforts substantiels consentis par nos pays, soutient-il, "nous devons faire preuve d'inventivité, si nous voulons atteindre les objectifs fixés en 2030".  

Embouchant la même trompette, le directeur régional de l’Unicef pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Gilles Fagninou, a souligné que si l’Afrique ne fait pas baisser significativement les indicateurs dans sa région, le monde ne parviendra simplement pas à atteindre les objectifs fixés à l’horizon 2030. Après avoir reconnu que des progrès ont été faits dans la région de l’Afrique de l’Ouest et du Centre en matière de réduction du taux de mortalité, M. Fagninou a estimé que les progrès sont encore insuffisants. Car rien qu’en 2022, a-t-il indiqué, près d’un million neuf cent mille enfants sont morts avant l’âge de 5 ans dans la région.

Par ailleurs, Gilles Fagninou pense que pour réduire davantage les taux de mortalité, l’Afrique a besoin d’une approche d’ensemble intégrée et de financements pour des programmes de soins.

Pour rappel, la région enregistre 147 000 décès maternels chaque année et environ 1,9 million d’enfants décèdent tous les ans. En effet, les maladies causant ces décès sont : le paludisme, les infections respiratoires et la diarrhée. En outre, la malnutrition frappe sévèrement 7,2 % des enfants, un obstacle majeur à la survie infantile.

FATIMA ZAHRA DIALLO 

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