Le rôle d'Alioune Tine dans la libération d'un ancien ministre de Déby
Alioune Tine sait jouer de son influence un peu partout en Afrique. Le président de la Rencontre africaine des défenseurs des droits de l’Homme (Raddho) a récemment aidé à faire libérer l'ancien ministre des Affaires étrangères du Tchad (1997 à 2003), Mahamat Saleh Annadif. C'est d'abord le magazine Jeune Afrique qui a vendu la mèche, le 20 juillet dernier. Il rapporte que Saleh Annadif, ancien secrétaire général de la présidence tchadienne, est sortie de prison et est rentré en toute discrétion chez lui. La même source ajoute : ''Trois jours plus tôt, Mahamat Saleh Annadif a reçu dans sa prison, à Moussoro (à 300 km de N’Djamena, le Sénégalais Alioune Tine (…), porteur de messages 'de diplomates africains'. Qui sont-ils ? Des hommes politiques, des diplomates de haut rang et même quelques chefs d’États africains, indique une source proche de la présidence''. C'est que Saleh Annadif, accusé de détournement de fonds au poste de secrétaire général de la présidence tchadienne, a tissé un réseau lorsqu'il était représentant de l’Union africaine auprès de l’Union européenne à Bruxelles et en tant que ministre des Affaires étrangères.
''Avant de se rendre à Moussoro, l’activiste sénégalais a été reçu en audience par le chef de l’État, Idriss Déby Itno. Avait-il un message de la part de ses mandants ? Ce qui est sûr, c’est que le passage d’Alioune Tine a contribué à accélérer la procédure ayant conduit à la libération de Mahamat Saleh Annadif'', selon le magazine panafricain. Interrogé par EnQuête, Tine confirme : ''Quand je suis arrivé au Tchad, j’ai rencontré le président de la République (Idriss Déby), ensuite le président de la Cour suprême. Puis j’ai rencontré les parents de Saleh Annadif avant de me rendre à la prison de Moussoro où je me suis entretenu avec lui. J’ai participé à son procès et je me suis rendu compte que le dossier était vide. Finalement, la justice nous a suivi''. Le président de la Raddho révèle que même quand il en a discuté avec le président Déby, celui-ci lui a dit : ''Tu sais Alioune, ce dossier me pose des ennuis''. Mahamat Saleh Annadif a été libéré le 17 juillet, après trois mois de prison, suite à une affaire portant sur le détournement de plus d'un milliard de F Cfa appartenant à la direction générale des grands projets présidentiels.