Publié le 3 Nov 2023 - 16:55
TENTATIVE DE FAIRE SORTIR IRRÉGULIÈREMENT UNE CORRESPONDANCE EN MILIEU CARCÉRAL

Falla Fleur risque six mois de prison, dont trois mois ferme

 

Appelée, hier, à la barre du tribunal d’instance de Dakar, Ndèye Fatou Fall alias ‘’Falla fleur’’ a contesté le fait de tentative de faire sortir irrégulièrement une correspondance de la prison qui lui est reproché. Malgré cela, la déléguée du procureur de la République a requis six mois d’emprisonnement, dont trois mois ferme.

 

Alors qu’elle devait sortir de prison jeudi dernier, Ndèye Fatou Fall alias ‘’Falla fleur’’ devra prendre son mal en patience. Maintenue en milieu carcéral pour tentative de faire sortir irrégulièrement une correspondance de la prison, elle a fait face, hier, au juge du tribunal d’instance de Dakar.

Le  24 octobre dernier, vers 9 h, elle devait être soumise à une fouille, car elle avait une visite familiale. Mais selon l’une des gardes pénitentiaires, en l’occurrence Fatou Faye,  Falla Fleur a profité de la fouille d’une autre détenue pour déchirer un papier. Après l'avoir interrogée sur la nature de ce qu’elle venait de déchiqueter, la garde a saisi les morceaux jetés par terre. En réponse, Falla Fleur a déclaré que c’était une poubelle qu’elle a oublié de jeter. Après avoir recollé les morceaux de papier, la surveillante a avisé ses supérieurs. C’est par la suite qu’elle a été conduite au commissariat de Grand-Yoff pour une enquête avant d’être placée une nouvelle fois sous mandat de dépôt pour tentative de faire sortir irrégulièrement une correspondance du milieu carcéral. Un fait qui est réprimé par l’article 217 du Code pénal.

L’affaire étant évoquée hier à la barre du tribunal d’instance de Dakar, Falla Fleur a plaidé non coupable.

Selon elle, depuis son incarcération, elle n’a cessé de subir un acharnement de la part des surveillantes de la prison. À l’origine de ce qu’elle qualifie d’une cabale contre sa personne, une grève de la faim de certaines détenues, dont elle.  À l’en croire, les grévistes  ont failli passer de vie à trépas à cause d’un lynchage à la maison d’arrêt et de correction pour femmes du Camp pénal. ‘’Alors que la tension était vive et qu’on venait juste de réaliser qu’on a frôlé la mort, une fête animée a été organisée. Ce n’était pas le moment, à mon avis’’, a expliqué la prévenue.

Sur le document qui lui a valu sa comparution, la militante de l’ex-Pastef a déclaré qu’elle a l’habitude d’écrire en cellule. À l’en croire, écrire est une thérapie. Toutefois, pour éviter la curiosité des gens qui ne cessaient de lui demander ce qu’elle écrivait dans son carnet, elle a pris l’habitude de déchirer ses notes.

Ainsi, le soir précédent le jour des faits, elle a déchiré sa note intitulée ‘’MAF à contrefeu’’ qu’elle a mise dans sa poche, car n’ayant pas l’habitude de jeter la poubelle par terre. Niant ainsi  formellement les allégations de la garde Fatou Faye qui n’a pas déféré à la convocation de l’audience d’hier.  Elle a affirmé que même si elle n’était pas soumise à la palpation, elle ne serait jamais dans les dispositions de remettre une correspondance à quiconque serait venu lui rendre visite. Elle a précisé également que le papier en question a été déchiqueté avant que les morceaux ne soient écornés.

Le ministère public requiert six mois, dont trois mois ferme

Dans son réquisitoire, la déléguée du procureur de la République relate la version des faits telle que mentionnée par la garde pénitentiaire Fatou Faye. D’après la parquetière, la garde, alors qu’elle procédait à la fouille d’une autre prévenue, a vu Fatou Fall en train de déchirer un papier. C’est dans ces circonstances qu’elle a saisi les six morceaux de papier qu’elle a collés. Selon la déléguée du procureur de la République, les éléments pour asseoir l’infraction selon les dispositions de l’alinéa 2 de l’art 242 du Code pénal, à savoir un commencement d’exécution et une absence de désistement sont constitués.

Ainsi, convaincue de la culpabilité de la prévenue, elle a requis six mois, dont trois mois d’emprisonnement ferme de prison.

La défense écarte la constance des faits et plaide la relaxe pure et simple de Falla Fleur

Les avocats de la défense ont tour à  tour sollicité le renvoi de leur cliente des fins de la poursuite ou, subsidiairement, de lui faire bénéficier d’une relaxe pure et simple ou relaxe au bénéfice du doute.

Selon Me Moussa Sarr, c’est un procès d’intention. De plus, la robe noire a noté des incohérences du côté du parquet et de la surveillante de la prison. ‘’La déléguée du procureur de la République dit que c’est en fouillant la dame Marega qu’elle a aperçu Falla Fleur en train de déchirer le papier. Alors que sur le PV, la surveillante Fatou Faye a déclaré que c’est après une fouille minutieuse qu’elle a trouvé la feuille dans la poche de Falla Fleur qui s’est empressée de la déchirer’’, a relevé l’avocat. ‘’La place de Falla ‘Fine’ Fleur n’est pas la prison. C’est une leader. Elle est utile à notre société’’, a indiqué Me Moussa Sarr.

L’affaire mise en délibéré, la décision sera rendue le 6 novembre.

MAGUETTE NDAO

Section: