Publié le 13 Jun 2025 - 13:00
TOURNÉE ÉCONOMIQUE

Diomaye Faye investit le Nord

 

Le président de la République, Diomaye Faye, est depuis hier l’hôte de la région de Saint-Louis. Une tournée de 48 heures qui lui a permis de visiter différentes infrastructures industrielles et des sites agricoles de la zone Nord. Dans le département de Podor, le chef de l’État s’est rendu au centre de groupage de Boubé et au casier rizicole de Ndiayène-Pendao, des projets financés par la Koica, l’agence de la coopération coréenne. La délégation présidentielle a bouclé sa visite de terrain à Richard-Toll, à la Compagnie sucrière sénégalaise, où on lui a présenté le projet KT220, qui ambitionne d’atteindre 220 000 t de sucre à l’horizon 2030.

 

C’est vers 11 h, hier, que le président de la République et sa délégation sont arrivés sur le site du centre de groupage au village de Boubé, dans la commune de Ndiayène-Pendao (arrondissement de Thillé Boubacar). Accueilli par les autorités administratives et locales sur le site du complexe de transformation de productions agricoles, Diomaye Faye a suivi avec attention les explications des techniciens et partenaires du projet.

Selon les techniciens, le complexe de transformation de riz, en cours de réalisation sur un terrain de 3 ha, aura une capacité annuelle de 4 000 t. Il sera couplé à un centre de services de machinisme agricole. À en croire les éclairages des experts, le centre va participer au développement de la chaîne de valeur du riz dans la région. Il contribuera également à l’accroissement des superficies aménagées dans la phase 1, au profit des ménages, notamment ceux des producteurs de la zone.

Mais en dehors de la transformation des produits rizicoles, le fruit de la coopération coréenne par le biais du Projet de développement de la chaîne de valeur du riz dans la vallée du fleuve Sénégal (PDCVR-VFS) participera significativement à la création d’emplois pour fixer les jeunes dans leur terroir et améliorer les conditions de vie des populations.

La CSS ambitionne de produire 220 000 t de sucre à l’horizon 2030

Après l’étape de Ndiayène-Pendao dans le département de Podor, le président Diomaye Faye a fait cap sur la ville de Richard-Toll, où il a visité les casiers de canne à sucre de Badiar 4. La production agricole de la CSS est fondée sur la maîtrise de l’irrigation, avec deux systèmes qui s’y côtoient : l’irrigation gravitaire au sillon sur 8 500 ha et l’irrigation goutte à goutte sur les 3 500 ha. La direction des plantations est le département chargé de conduire toutes les activités liées à la production de la matière première de la CSS, à savoir la canne à sucre. Les rendements agricoles de la CSS, autour de 140 t de canne à l’hectare, sont parmi les meilleurs au niveau international.

Après les casiers de Badiar 4, le chef de l’État a également visité les installations de l’usine de la Compagnie sucrière sénégalaise. Avec une capacité annuelle de près de 1 500 000 t de cannes à sucre et un potentiel de production de 145 000 t de sucre et 13 millions de litres d’éthanol, la CSS ambitionne d’atteindre 220 000 t de sucre à l’horizon 2030, avec le projet KT 220. Celui-ci vise à atteindre l’autosuffisance en sucre du Sénégal, consolidant ainsi la position de la CSS comme leader dans l’industrie sucrière en Afrique de l’Ouest.

Elle emploie environ 8 000 personnes en période de campagne sucrière (de novembre à juin), se positionnant ainsi, après l’État, à la première place des employeurs privés du Sénégal. Pour le directeur général de la CSS, Guillaume Ranson, l’entreprise sucrière n'a cessé de grandir au fur et à mesure des années pour suivre la demande nationale en sucre des consommateurs sénégalais. ‘’À la fin des années 2000, la CSS avait atteint une capacité de 90 000 t de sucre par an, ce qui la plaçait déjà à un bon niveau en termes de sucrerie dans la région. Mais nous avons décidé de partir pour un grand plan de développement, au cours des années 2010, qui a fait faire un bond en avant à la CSS. Avec le passage de 90 000 t à 140 000 t de sucre, qui est à peu près le potentiel actuel de la CSS. Et pour cela, nous avons déployé un plan d'investissement sur 10 ans de plus de 150 milliards de francs CFA, sans compter les investissements de renouvellement, puisque pour renouveler ces plantations et l'ensemble des équipements de l'usine, il faut déjà 7 à 8 milliards par an’’, renseigne Guillaume Ranson. Avant d’expliquer que les 150 milliards susmentionnés représentent des investissements nouveaux qui ont été déployés pour faire passer la capacité à 140 000 t de sucre.

‘’Vous voyez très bien la vallée du fleuve Sénégal avec le Walo, où originellement la CSS s'est implantée, avec un peu plus de 7 500 h. Mais durant les années 2010, la CSS a choisi de sortir du Walo pour ne pas accroître encore la pression foncière dans le Walo et laisser la place à l'agriculture familiale, la riziculture, le maraîchage, les vergers. Et donc nous sommes sortis. Le fait est qu'on s'éloigne énormément du fleuve. Pour déployer ces nouvelles terres, il a fallu investir énormément pour faire revenir l'eau sur ces surfaces. Après le plan qu'on a appelé KT-150, nous sommes en train de déployer le plan KT-220’’.

‘’KT-220, c'est pour 220 000 t de sucre. Et c'est à peu près la consommation actuelle des ménages sénégalais, si on exclut la demande des consommateurs industriels. Nous avons en projet ce plan KT-220, qui doit se déployer dans les futures années, avec, nous l'espérons, le soutien de l'État, pour atteindre cette consommation actuelle, sachant que le marché du sucre est en constante augmentation, avec plus de 2 à 3 % d'augmentation par an, ne serait-ce que par la démographie, évidemment’’, a soutenu le DG de la CSS.

Avant de poursuivre que le KT-220 s'aligne dans la Vision Sénégal 2050, puisqu'il vise l'autosuffisance alimentaire, le développement industriel et la création d'emplois. ‘’Ce plan va créer 1 500 emplois supplémentaires, qui vont s'ajouter aux 8 000 emplois actuels et qui placent déjà la CSS au premier rang des employeurs privés du Sénégal’’, précise M. Ranson.

Le président Diomaye se félicite de l’engagement de la CSS

Les efforts et les investissements consentis par la CSS sur des décennies ont été salués par le président Diomaye Faye. Pour le chef de l’État, ces efforts continus, avec une modernisation des équipements, engagent encore d'autres investissements. ‘’Cela est d'autant plus important que l'envergure de l'exploitation, le marché depuis les années 1970 a beaucoup augmenté et les perspectives démographiques montrent que les besoins vont forcément augmenter dans les années à venir. La CSS anticipe déjà cette montée des besoins en consommation de sucre qui reste à être satisfaite à l'état actuel. Déjà, il est passé de 140 000 t à 220 000 t, avec d'autres leviers qui sont activés pour davantage d'optimisation dans les processus de production de sucre fini et les aménagements hydroagricoles et les nouvelles techniques aidant pour aller vers une production toujours plus grande’’, a souligné le président Diomaye Faye.

Selon lui, dans cette perspective, la CSS ne peut compter que sur l'accompagnement de l'État. ‘’Aujourd'hui, nos objectifs et ceux de la CSS sont parfaitement alignés et orientés vers cet objectif stratégique qui est de satisfaire le marché national à partir de la production locale, en veillant à ce que les prix soient maîtrisés pour que le consommateur puisse se satisfaire du produit sénégalais produit par la CSS’’, indique le président de la République.

Pour rappel, le complexe agro-industriel de la CSS, unique au Sénégal, s’étend sur environ 12 000 ha dans la vallée du fleuve Sénégal, aux portes de la ville de Richard-Toll. Il permet de réaliser l’ensemble des opérations depuis la culture de la canne à sucre jusqu’à sa transformation en sucre raffiné ou roux.

 

IBRAHIMA BOCAR SENE SAINT LOUIS

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