Le district Nord étale ses contraintes
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Rompre la chaine de transmission est la principale difficulté du district Nord. Ce qui explique l’accroissement des cas communautaires dans cette zone qui enregistre plus de 212 cas positifs à la Covid-19, avec au moins 40 % de cas communautaires.
Le pays est-il en train de sombrer dans le chaos, comme l’ont prédit des experts de la santé ? En tout cas, tout porte à le croire. Car le nombre de cas, cette semaine, est exponentiel ; celui des patients graves a doublé, la courbe des cas communautaires reste ascendante. Les décès augmentent. Il y en a eu 4 ce week-end. Des chiffres qui font froid dans le dos. Vu la gravité de la situation, le ministère a organisé, samedi dernier, une journée de sensibilisation sur la transmission communautaire, dans le district Nord qui polarise les communes de Grand-Yoff, Patte d’Oie, Parcelles-Assainies, Camberène et Golf). Selon le superviseur des soins de santé primaires dudit district, représentant le médecin-chef, Issa Guèye, cette sensibilisation sur la transmission communautaire peut être bénéfique pour la commune. Car, dit-il, ‘’nous rencontrons d’énormes problèmes pour rompre la chaîne de transmission au niveau de la zone Nord. Aujourd’hui, nous avons plus de 212 cas positifs à la Covid-19, à la date d’hier (vendredi, NDLR) avec au moins 40 % de cas communautaires. Cela pose énormément problème’’, dénonce M Guèye.
Pour lui, la situation est compliquée, compte tenu du fait que le district polarise plus de 600 mille habitants. ‘’Vous voyez le boom démographique et les risques que cela peut poser, si toutefois les cas communautaires persistent. Un seul cas communautaire à Grand-Yoff peut faire beaucoup de dégâts. Du moment que nous avons presque plus de 50 cas communautaires dans cette zone, les actions ne suffisent pas pour lutter contre cette pandémie dans le district’’, regrette-t-il.
Pour pousser la population à adopter les mesures barrières, dit-il, ils leur font savoir que la maladie circule dans le district. Il invite les gens à se focaliser davantage sur le respect des mesures barrières, à savoir le port du masque qui doit être obligatoire, le lavage des mains et la distanciation physique. D’ailleurs, à Grand-Yoff et au niveau des quatre communes du district Nord, le port du masque est obligatoire. Les gens commencent à changer de comportement, même s’il y a des récalcitrants. Mais nous les obligeons à le faire’’, dit-il.
Le coordonnateur départemental de la Convergence des jeunesses républicaines (Cojer) Amadou Niang, estime qu’il est important de mettre en place des dispositifs communaux pour lutter et rompre cette chaîne de transmission communautaire. Car la population commence à s’inquiéter. Une idée soutenue par le député Abdoulaye Ndiaye. A son avis, l’action citoyenne doit être favorisée dans ce contexte actuel de Covid-19.
Aujourd’hui, dit-il, le district Nord est le Sénégal en miniature. Cette situation, fait-il savoir, s’explique par des réalités socioculturelles. Mais ‘’l’approche communautaire est de mise et nous pouvons espérer mettre fin à cette pandémie dans ce pays. Il faut que les populations sachent que ce n’est pas avec de gros moyens qu’on peut éradiquer cette maladie, mais plutôt un comportement individuel et responsable. Chaque habitant doit comprendre que l’éradication de la pandémie dépend de lui. Si nous le comprenons ainsi, on peut bouter ce virus hors du pays. Nous devons renforcer la communication’’, suggère-t-il.
VIVIANE DIATTA