''Plus de 90%'' des voitures bonnes pour la fourrière
Si le gouvernement appliquait les normes internationales, ''plus de 90%'' du parc automobile du Sénégal iraient en fourrière, a fait savoir hier le ministre des Infrastructures et des Transports. Pour Thierno Alassane Sall, il est tant que le pays adopte le nouveau code de la route pour y remédier.
''Bons pour la casse'' ! C'est la mention qui serait attribuée à ''plus de 90%'' du parc automobile du Sénégal si le gouvernement applique les normes internationales en l'espèce. C'est ce qu'a souligné le ministre des Infrastructures et des Transports, Thierno Alassane Sall, hier lors de sa visite des chantiers de la gare routière interurbaine des Baux maraîchers de Pikine, dans la banlieue de Dakar. Il a rappelé que 25% des véhicules passant au Centre de contrôle technique des véhicules automobiles (CCTVA) font l'objet d’un rejet à la première visite et doivent subir une contre-visite. ''Ainsi, au titre de ces rejets, 22 256 cas concerneraient le freinage, 17 729 cas de (problèmes de) direction et 10 424 cas de l’éclairage : Soit 42% de freinage, 28% de défaillances et 30% de l’éclairage. Dire que les systèmes de contrôles agissent dans le laxisme ne correspond pas à l’exacte vérité'', a informé le ministre. D'après lui, il faudra procéder à ''des améliorations''. ''Nous savons tous que la corruption est partout, avec les permis (de conduire), les visites techniques. Mais nous ne sommes pas en train de dire que nous sommes dans un monde idéal'', a poursuivi M. Sall.
Il a déploré l'état des voitures et noté que face aux risques d'accidents qui y sont liés, son département a dû en appeler à la responsabilité des conducteurs. ''C’est pour cela que nous avons lancé une campagne de sensibilisation sur les effets de la vitesse. Il faudra qu’on arrive à une modification du code de la route en vue de rendre un peu plus sévères les sanctions prévues pour les accidents qui surviennent, où l’irresponsabilité ou encore la négligence est manifestement la cause'', a déclaré M. Sall. ''En tant que ministre des Infrastructures et de Transport, j’ai une responsabilité à la fois morale, systémique et transversale sur tout ce qui se passe dans le système des transports car je dois y apporter des réponses. Je ne dois pas me contenter de dire que c’est un accident de trop ou c’est la faute à X ou à Y. Il est intéressant de rappeler que lors de cet accident (NDLR : survenu sur la route de Mbour dans la nuit 21 juillet faisant 5 morts et une quarantaine de blessés), le véhicule en question avait subi une visite technique le 2 mai 2013 au centre technique des véhicules automobiles (CCTVA). Une visite qui avait révélée un degré de conformité du système de freinage de 65%, toutefois, il a été constaté des défauts mineurs sur la pneumatique'', a-t-il révélé. Avant d’ajouter : ''Il a été recommandé au propriétaire de l’autocar de corriger lesdits défauts. Cependant, il n’est pas établi que les pneus vérifiés à l’occasion dudit contrôle sont ceux qui étaient sur le véhicule lors de l’accident. Il y avait aussi de la vitesse excessive, endormissement et une pluie abondante.''