Publié le 1 Mar 2016 - 23:07
TRANSVERSALE

Footu maillot

 

C’est une vérité nue qui court les pelouses, qui pique les yeux des observateurs dans une cruauté sans nom : L’Équipe nationale de football du Sénégal joue depuis plus d’un an sans un équipementier officiel. Si la fidélité inexpliquée et inconséquente à l’Allemand Puma ne servait pas comme d’un ridicule cache-misère, l’on serait honteusement retourné au siècle dernier, quand le Sénégal du football s’habillait en Adidas, Cop Sportif ou Errea au gré des occases du moment. Le constat s’avère consternant voire humiliant quand le pays dont il est ici question a déjà soupé au banquet Mondial, hissé son étendard au mât d’une douzaine de Can et ventilé la quasi-totalité de ses meilleurs “plénipotentiaires du jeu” dans les effectifs des cinq plus grands championnats du monde.

En ce temps de merchandising outrancier, où quelques marques en développement (Coq Sportif, New Balance, Joma etc.) chinent çà et là des poches d’air pour s’éviter une étouffée fatale sous l’impitoyable joug des puissances mondiales (Nike, Adidas, Puma), l’Afrique s’offre comme une “terre promise” de respiration marketing pour plusieurs équipementiers. Mais voilà le Sénégal, lesté de ses incuries et de ses “footaises”, qui s’avance nu de tout habilleur officiel sur le pré de ses inconstances.

La gageure trouve sa genèse dans la composition de l’équipe fédérale et de l’emplacement tactique des acteurs sur l’échiquier international. Si le football n’a pas l’exclusivité du mauvais casting dans un pays qui pose rarement “l’homme qu’il faut à la place qu’il faut”, il traîne cette tare congénitale comme un sale sparadrap sur une godasse au cuir usé.  Comment expliquer en effet ce schéma de jeu qui positionne un promoteur de lutte aux manettes de la commission marketing de la Fédération sénégalaise de football ? Comment jouer d’égal à égal avec un ponte de Puma, Nike ou Adidas quand son mandant officiel baragouine à peine la langue française ? Comment prospérer dans ce monde du foot-business en “omettant” de recruter un agent-marketing ?

Face au pressing médiatique sur une question qui brûle d’urgence, la fédé s’époumone toujours et toujours dans une ritournelle entêtante, qui tente vainement de meubler des “silences” coupables : Nous sommes en négociations…” On a rarement vu autant de mépris factuels, d’embardées affligeantes et de légèreté intellectuelle pour tenter de s’échapper du “trapping” de ses propres turpitudes, du carcan de son indigence managériale. Il n’y a pas besoin d’un brevet de lucidité pour se convaincre de l’impuissance et de l’incompétence charriées par ce refrain qui ambitionne toujours et toujours de réclamer du temps au temps qui n’existe (presque) plus. A ce niveau d’expression dirigeante, de responsabilité morale et de représentation nationale, un an est une éternité.

Cette inconséquence fédérale vient charbonner le bilan mitigé de Me Senghor qui, en football s’entend, ne semble point accablé par la chance, comme pour esquisser une reprise décroisée de la fameuse offens(iv)e de Bouba Ndour dans l’émission “Jakaarlo” (Tfm).

Le seul chef-d’œuvre du commandeur actuel des croyants du football sénégalais est hors-champ. L’avocat Senghor, ténor du baroud d’après-contreperformance, est un peu … “Me La malice”, expert dans l’art communicationnel de rhabiller d’une rhétorique creuse les insuffisances de l’heure. Jusque-là, sa plus grande réussite réside dans sa plaidoirie en audiences publiques du “ça ira mieux demain”.  Face aux faux-bons résultats du football sénégalais, Senghor a la manie de placer très souvent son propos dans les hauteurs de la pensée mirobolante, reléguant ses contradicteurs dans la trivialité de l’instant. Habile à défaut d’être éloquent, il ambitionne, en filigrane, de vendre du rêve aux suiveurs des sélections nationales comme on vendrait du sable à un Sahraoui.  Mais la vérité du football ne vit pas de futur, elle ne donne qu’au présent. Et la vérité d’aujourd’hui est dénudée de toute réalité concrète : on n’a ni trophée majeur ni… maillot.

ABDALLAH DIAL NDIAYE

 

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