Les étudiants ressortissants de Ogo inscrits à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar sont sur le point d’être expulsés de leur logement. Leur bailleur qui réclame plus de quatre mois d’arriérés, leur a fixé un ultimatum allant jusqu’au 1er janvier 2024 pour payer. À défaut, il les mettra à la porte au moment où ils sont, pour la plupart, en plein examen.

Qui pour voler au secours des étudiants ogolais de l’Ucad menacés d’être délogés de leur appartement ? C’est la grande interrogation qui taraude la famille estudiantine originaire de la commune de Ogo, dans le département de Matam.

En effet, ces étudiants qui se sont regroupés autour d’une amicale, avaient pris en location un appartement à hauteur de 220 000 F CFA le mois pour, prioritairement loger leurs camarades n’ayant pas de tuteur à Dakar. Aujourd’hui, ils doivent des arriérés de paiement de plus de quatre mois à leur bailleur, parce que le responsable politique, Aboubacry Sokhomo, qui versait le montant, n’a plus donné un sou, depuis six mois.

Ainsi, l’amicale, sous houlette de son président Amadou Diarra, a pris son bâton de pèlerin pour exposer la triste situation aux personnes-ressources. Mais après avoir frappé à toutes les portes et tenté, en vain, de rencontrer les bonnes volontés de leur terroir, elle semble perdre tout espoir. ‘’Nous avons tenté de rencontrer tous les responsables politiques de Ogo, mais jusqu’ici toutes nos tentatives sont sans suite. Nous nous étions rendus à la mairie pour rencontrer le maire de notre commune, Abou Diallo Balel, mais nous n’avons pas pu le voir. Nous lui avons adressé une correspondance que nous avons déposée auprès du secrétaire municipal, mais jusqu’ici, aucune réaction de sa part’’, fait-il savoir.

Des arriérés de plus 800 000 F CFA… des autorités injoignables

À moins de dix jours de la date butoir, le bureau de l’Amicale des élèves et étudiants ressortissants de Ogo (Aero) ne sait plus où donner de la tête. Il leur faudra payer l’intégralité de leurs arriérés avant le 1er janvier, soit un peu plus de 800 000 F CFA. Le montant semble dérisoire face à la kyrielle d’autorités nanties originaires de leur commune dont la plus célèbre est l’ex-garde des Sceaux Me Malick Sall.

‘’Ce sera une catastrophe, si nous perdons cet appartement. Actuellement, le calendrier des examens est déjà affiché et les étudiants sont en pleine préparation. Si le bailleur nous expulse, ça risque d’être très compliqué pour les étudiants, parce qu’il y a des étudiants qui n’ont pas de tuteurs à Dakar. Ils comptent loger dans cet appartement pour poursuivre leurs études universitaires dans des conditions acceptables. C’est une urgence de sauvegarder cet appartement ; on doit payer plus de 800 000 F CFA, parce que le loyer est à 220 000 F CFA le mois’’, alerte le président.

… Plus de 40 nouveaux bacheliers pour 2024.

Les populations de la grande bourgade de Ogo avaient constaté, ces dernières années, les excellents résultats de leur lycée aux examens du baccalauréat. Mais elles risquent de déchanter, quand elles apprendront l’expulsion de leurs étudiants de leur appartement. Aucune autorité, aucune bonne volonté n’a ‘’daigné mettre la main à la poche pour décanter la situation’’.
Face à cette équation, pour l’heure, sans solution, Amadou Diarra doit encore faire face à la nouvelle vague que constituent les nouveaux bacheliers. Ils sont plus d’une quarantaine à être orientés à l’université Cheikh Anta Diop. ‘’Nous sommes en train de perdre notre appartement, alors que les nouveaux bacheliers demandent à être logés. Cette année, il y a plus de quarante nouveaux bacheliers qui doivent venir à Dakar, dès janvier. Chaque jour, je suis interpellé par ces étudiants. Ils comptent sur cet appartement pour continuer leurs études. L’heure est grave et tous les fils de Ogo doivent réagir’’, lance Amadou Diarra.

La bourgade de Ogo est une l’une des localités qui enregistre régulièrement les meilleurs résultats aux examens du baccalauréat. Cette localité, chef-lieu de commune, regorge aussi de hauts cadres et de personnes nanties. Mais quand il s’agit de résoudre des équations liées à l’éducation, par exemple, on ne les voit pas. C’est le cas du lycée de Ogo qui n’est toujours pas construit.

Djibril BA