Publié le 5 Dec 2019 - 16:43
UNIVERSITES PUBLIQUES

Le Sudes/Esr menace de boycotter les évaluations

 

 Le Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal (Sudes/Esr) a observé, hier, une grève d’avertissement, pour exiger la satisfaction de sa plateforme revendicative. Il menace de boycotter les évaluations pour cette année, si rien n’est fait.

 

Alors que le démarrage de l’année académique n’est pas encore effectif, avec tous les couacs notés dans l’orientation des nouveaux bacheliers dans les universités et établissements publics, le Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal (Sudes/Enseignement supérieur et recherche) a observé, hier, une grève d’avertissement de 24 heures sur toute l’étendue du territoire national. En attendant la réaction du gouvernement, le Sudes/Esr menace d’ores et déjà de boycotter les évaluations de cette année ou de retenir tout simplement les notes des étudiants. ‘’Nous avons des responsabilités éthiques. Aucun de nos militants ne validera un diplôme qui n’a pas été fait en respectant le quantum horaire. Si le gouvernement persiste dans sa logique et ne recule pas, il n’y aura pas d’année scolaire cette année’’, menace le secrétaire général adjoint du Sudes/Esr, Hady Bâ.

Le Sudes/Esr exige du gouvernement la prise de mesures plus hardies pour régler la crise universitaire qui n’a que trop duré. Selon le secrétaire général de ladite organisation syndicale, Oumar Dia, jusqu’ici, il n’y a pas d’avancées, et cela relève de la mauvaise volonté du gouvernement. Pour lui, le gouvernement, en particulier le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (Mesri), persiste dans sa logique sans issue de pilotage à vue du système d’enseignement post-secondaire, supérieur et de recherche. Il estime ainsi que le gouvernement devra prendre la pleine mesure des grandes urgences du moment (déficit d’infrastructures, de personnels, de budgets) et à s’y pencher sérieusement, pour éviter à l’université sénégalaise un effondrement soudain et catastrophique.

‘’Le ministre de l’Enseignement supérieur, Cheikh Oumar Hanne, muni de recettes totalement désuètes, pense qu’il peut continuer de recourir à des mesures insignifiantes comme la création d’une poignée de postes d’enseignants, la construction de quelques salles de cours, de bureaux et une hausse légère des budgets des universités loin de correspondre à l’évolution réelle des effectifs d’étudiants pour maintenir le système d’enseignement post-secondaire, supérieur et de recherche en vie’’, persifle-t-il.

Ainsi, le Sudes/Esr s’oppose catégoriquement à une reconduction des mêmes recettes du gouvernement. ‘’Notre syndicat ne cherche pas à aggraver les difficultés déjà réelles, mais à refuser de se rendre complice d’un probable projet de tricherie du ministère et de la Direction générale de l’enseignement supérieur’’, déclare Oumar Dia. Selon qui, le gouvernement doit mettre en place des infrastructures adéquates et recruter un personnel enseignant compétent et suffisant.

‘’Il y a un besoin de 7 000 enseignants dans l’enseignement supérieur’’

Répondant au ministre de tutelle qui a récemment annoncé un recrutement de 200 enseignants, le Sg du Sudes soutient que le Sénégal a un besoin de 7 000 enseignants dans l’enseignement supérieur public, pour obéir aux normes définies pour les pays pauvres. ‘’Nous demandons 500 enseignants par an pendant dix ans. Le recteur dit qu’ils vont recruter 200 enseignants ; il n’en est rien, car aucun appel d’offres n’a été lancé. Ibrahima Thioub est très mal placé pour le dire. Il est complice de ce qui se passe, il aurait demandé des moyens et démissionner s’il ne les a pas. Depuis 2016, des enseignants sont là-bas, ils ne sont pas recrutés’’, rouspète-t-il.

Selon Oumar Dia, le Sénégal est loin de répondre aux normes des organisations pour la coopération et le développement de l’enseignement. Il souligne, d’ailleurs, que plus de 2 000 vacataires attendent d’être régularisés dans les universités du pays. Une situation de précarité que dénonce vigoureusement le coordonnateur du collectif des vacataires, Babacar Mar. ‘’Pendant que l’université fait face à un manque criard d’infrastructures, le gouvernement a construit le Centre international de conférences Abdou Diouf pour 80 milliards de F Cfa et l’arène de lutte pour 50 milliards de F Cfa. Pour les universités, depuis 2013, des plans ont été élaborés, mais jusqu’ici rien a encore été fait’’, s’offusque-t-il.

‘’Suppression de l’Uvs sous sa forme actuelle’’

Dans sa plateforme revendicative, le Sudes pose également la question du statut de l’Uvs. Il croit que l’enseignement à distance, qu’il soit partiel ou total, n’est adapté qu’à des gens qui ont acquis cette compétence pédagogique minimale de savoir apprendre ou extrêmement motivés. De ce fait, il demande la suppression de l’Université virtuelle du Sénégal (Uvs) sous sa forme actuelle et sa mise sous tutelle scientifique de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. Il estime que les jeunes étudiants qui viennent d’avoir leur Baccalauréat n’ont pas cette compétence pédagogique minimale, ce savoir apprendre. Pour lui, ces jeunes ont besoin d’enseignement présentiel sous la forme de cours de travaux dirigés et de travaux pratiques.

AIDA DIENE

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