Les exigences du RPSP
Le Réseau panafricain de solidarité avec la Palestine (RPSP) exige, entre autres, que les gouvernements, communautés économiques régionales et l'Union africaine révoquent l'accréditation d'Israël auprès de l'UA et reconnaissent Israël comme un État d'’apartheid. Ses membres comptent renforcer leur réseau et mobiliser les peuples africains, dans le cadre de leur lutte.
Le Réseau panafricain de solidarité avec la Palestine (RPSP) a organisé sa première réunion stratégique et conférence à Dakar, au Sénégal. Une rencontre accueillie par la Plateforme de solidarité Sénégal-Palestine et Amnesty International Sénégal.
A cet effet, des militantes et militants de 21 pays africains se sont réunis dans un rassemblement historique pour débattre, réfléchir et construire un mouvement de solidarité avec le peuple palestinien à l'échelle du continent. Après deux jours de riches discussions, le RPSP réaffirme son engagement dans la lutte palestinienne. ‘’Nous avons été inspirés par les récits de première main de grands militants palestiniens sur la résilience et la résistance du peuple palestinien, et par l’appel adressé à la communauté internationale afin de reconnaître le régime de l'apartheid israélien et de mettre la plus grande pression sur l'État de l'apartheid israélien à travers les boycotts, les sanctions et son isolement effectif, jusqu'à ce que le peuple palestinien soit victorieux dans la lutte pour ses droits nationaux et sa libération’’, ont expliqué les membre du réseau dans une note reçue à ‘’EnQuête’’.
En effet, les Palestiniens luttent, depuis plus de sept décennies, pour faire valoir leurs droits. Ceux-ci incluent, sans s'y limiter, la fin de l'occupation militaire, la fin du ‘’système d'apartheid dont ils souffrent’’, le démantèlement des colonies israéliennes - qui seraient toutes illégales au regard du droit international, et la concrétisation du droit au retour pour les réfugiés palestiniens.
Ainsi, le RPSP exprime son appréciation du récent rapport d'Amnesty International, ainsi que de précédents rapports élaborés par de nombreuses organisations palestiniennes, israéliennes et internationales de défense des droits humains, des structures de l'ONU et des personnalités éminentes, ‘’ayant tous fourni des preuves qui exposent Israël en tant que coupable du crime d'apartheid contre le peuple palestinien’’.
En effet, ‘’l’apartheid israélien et le colonialisme continuent de brutaliser le peuple palestinien depuis sept décennies d’occupation’’, regrette le RPSP. La rencontre a ainsi traité de la question de la solidarité avec la Palestine en Afrique et a examiné le degré de pénétration de l'’’apartheid israélien’’ dans le continent, reflété par l'accréditation ‘’honteuse’’ d'Israël comme observateur à l'Union africaine en juillet 2021.
L'’’apartheid israélien’’ en Afrique
‘’Cela fait suite à une coopération militaire croissante entre Israël et certains régimes africains qui, par leurs achats d'armes, financent les pratiques génocidaires d'Israël contre les Palestiniens et alimentent la répression et les guerres en Afrique’’, dénonce le Réseau panafricain de solidarité avec la Palestine. Pour ses membres, les ventes israéliennes à plusieurs gouvernements africains de matériel militaire et de technologies de surveillance et de sécurité telles que le logiciel espion Pegasus sapent la démocratie et les droits des peuples du continent africain. ‘’Israël tente de couvrir ses crimes d'apartheid en vendant des équipements d'irrigation et des technologies agricoles aux pays africains. Ces projets, en plus d’être non-durables, sont destructeurs pour les communautés locales’’, a dit le RPSP.
D’ailleurs, les délégués ont décidé de renforcer le RPSP, par la mobilisation de tous les secteurs de la société sur le continent, afin de mettre en place une campagne militante pour le boycott, le désinvestissement et les sanctions (BDS) et de s'assurer que l'Afrique devienne une zone libérée de tout apartheid. ‘’Nous nous engageons à combattre la 'hasbara' d'Israël (la propagande d'Etat) et son exploitation des théories du sionisme pour justifier ses pratiques d'apartheid et de colonialisme’’, préviennent les membres du RPSP.
Ils exigent que les gouvernements et les communautés économiques régionales et l'Union africaine révoquent l'accréditation d'Israël auprès de l'UA ; reconnaissent Israël comme un État d'’apartheid’’ et fassent pression pour que l'ONU enquête sur les pratiques d'apartheid d'Israël et réactive ses mécanismes anti-apartheid. Le RPSP exigent également l’arrêt des achats de toutes les technologies militaires et technologies de surveillance israéliennes ; la fin des projets agro-industriels et hydrauliques avec des entreprises israéliennes ; et la fin des relations diplomatiques avec Israël. De plus, le RPSP demande aux gouvernements et les communautés économiques régionales et l'UA de mettre le premier pavé sur le chemin de l'isolement d'Israël dans le monde, tout comme cela était le cas pour en l’Afrique du Sud à l’époque de l’apartheid.
Ainsi, du Botswana, du Cameroun, de la Côte d'Ivoire, de la République démocratique du Congo, de la Gambie, du Ghana, de la Guinée-Bissau, du Kenya, du Malawi, de la Mauritanie, du Maroc, du Mozambique, de la Namibie, du Nigeria, du Sénégal, de l'Afrique du Sud, du Soudan, de la Tanzanie, de la Tunisie, de la Zambie et du Zimbabwe, les délégués qui se sont réunis à Dakar sont unis par ‘’une solidarité révolutionnaire’’ avec le peuple palestinien.
BABACA SY SEYE