Un réel problème d’hygiène !
C’est parce que je suis très irrité par cette situation précaire d’hygiène dans les boutiques et les emplois que pourrait générer la vente de pain chez les jeunes et femmes que j’ai décidé de partager mon point de vue en espérant trouver une oreille attentive chez les autorités.
Le boutiquier « vend tout ». Les normes d’hygiène les plus élémentaires ne sont pas respectées dans sa boutique. Il manipule toutes sortes de produits à mains nues. Il touche des produits toxiques, corrosifs, passe allègrement au pain et se charge d’y mettre en tartelette du thon, de la mayonnaise ou du chocolat huilé dans des conditions dangereuses pour l’alimentation et en césure aux bonnes recommandations nutritionnelles.
S’y ajoute l’état même des boutiques où les rats se le disputent à d’autres bestioles comme les cafards et autres insectes. Ce pain, avant d’arriver au boutiquier, suit une chaîne très douteuse avec de jeunes livreurs qui n’ont aucun souci de la propreté, poussant des caisses de livraison noircies par la saleté et la poussière. Les populations s’y résolvent finalement, croyant n’avoir pas le choix du fait que les prix appliqués dans les pâtisseries ne sont pas à leur portée. Encore faudrait-il en trouver dans son quartier.
Retour des kiosques : d’une pierre deux coups
La solution que je propose, c’est le retour des kiosques de vente de pain que nous avons eu à connaitre. Ces kiosques permettront de créer des activités génératrices de revenus. Lesquels revenus participeront aux charges domestiques et atténueront dans un certaine mesure les cris d’orfraie poussés par des populations contre la cherté de la vie. Le projet pourrait être porté par une structure transversale entre les ministères de la Santé et du Commerce, les gérants de boulangeries et les responsables des associations de femmes et de jeunes qui œuvrent dans les Collectivités locales.
Il ne faut surtout pas sous-estimer les revenus à gagner par les futurs gérants de ces kiosques. Si vous y ajoutez les produits annexes qui vont avec le pain et qu’ils vont également vendre, ils peuvent se retrouver avec des revenus pouvant atteindre 5 000 francs par jour.
Pour créer des emplois non qualifiés, la flexibilité est reine, le réalisme, empereur. Le recours à des mécanismes au niveau le plus fin est la voie royale pour arriver à créer des emplois durables. Les gérants de ces kiosques pourront subir des contrôles de routine pour l’observation des règles d’hygiène basiques. Ainsi, aurions-nous réussi à faire d’une pierre deux coups : régler en partie la question de l’hygiène et créer des emplois pour des jeunes et des femmes.
Voilà une idée de projet qui ne coûte pas les yeux de la tête pour un Etat et qui pourrait apporter un impact social insoupçonné et à un niveau d’échelle non négligeable.
Bara DIOP
Chercheur en santé publique
Coordonnateur de Vision Santé/Développement