Jour de vérité pour Karim Wade et Cie

Ce 20 août est très attendu par les libéraux. Car, c’est aujourd’hui que la Cour suprême doit rendre son verdict dans l’affaire Karim Wade. Si les juges partagent l’avis de la défense comme quoi la procédure doit être annulée pour violation des droits de la défense, Karim Wade et Mamadou Pouye seront libres après deux ans et quelques mois d’emprisonnement. Ils seront renvoyés des fins de la poursuite de même qu’Ibrahima Aboukhalil dit Bibo Bourgi et Alioune Samba Diassé. Mais Karim Wade et ses complices condamnés pour enrichissement illicite devront aussi prier pour que la Chambre criminelle de la Cour suprême suive le parquet général.
Si tel est le cas, ils pourraient retrouver une partie de leurs biens. En fait, dans ses réquisitions faites à l’audience du 6 août dernier, le substitut Ousmane Diagne avait estimé que la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) n’avait pas respecté la loi en ordonnant la confiscation de l’intégralité des biens des condamnés. Par conséquent, il avait demandé à la Cour suprême de rectifier dans la mesure où la confiscation ne peut pas excéder le 1/5 des biens. Le parquet général n’a pas également vu d’un bon œil que la CREI ait placé les sociétés ayant permis à Karim Wade et ses complices de s’enrichir illicitement sous administration provisoire et non sous séquestre.
Cependant, il faut souligner que le verdict sera rendu en l’absence des avocats de Karim Wade et de Bibo Bourgi. Le 6 août dernier, ils avaient boycotté l’audience suite au rejet de leur demande de renvoi de l’audience et du rejet du sursis à statuer. La défense de Bibo Bourgi avait demandé à la Cour suprême de surseoir à statuer sur leur pourvoi contre l’arrêt de la CREI car le même arrêt fait l’objet d’un autre recours auprès de la Cour communautaire de justice et d’arbitrage (CCJA) de l’OHADA (organisation pour l’harmonisation du droit des affaires en Afrique). A préciser que la défense a déjà perdu la première manche de la bataille car elle n’a pu faire récuser le juge Amadou Baal, l’un des conseillers de la Chambre criminelle.