Publié le 24 Nov 2015 - 19:52
VERNISSAGE – EXPOSITION

Kalidou Kassé au summum de son art

 

Trente-cinq (35) ans de vie artistique, ça se fête. Et les amis de Kalidou Kassé l’ont si bien compris qu’ils ont organisé un  vernissage-exposition ce vendredi. Histoire de célébrer l’œuvre du ‘’pinceau du sahel’’, ou ‘’tisserand de la toile’’.

 

Les couleurs terre sont toujours présentes. Elles sont bien visibles et appréciables sur bien des tableaux que reçoivent les cimaises du musée d’art africain Théodore Monod. Les personnages filiformes ont toujours également leurs places dans les œuvres picturales de Kalidou Kassé autant que cette lune qui surplombe ‘’nianou wadiour’’ (ndlr le nom d’un des tableaux). Même s’ils ont pris quelques rondeurs à travers ‘’Adama et Awa’’. Les sujets d’actualité ont eux aussi une place de choix dans le travail de cet artiste thiessois.

‘’Le changement climatique’’ ou encore ‘’terroriste’’ le démontre à souhait. Le dernier cité a d’ailleurs beaucoup attiré les regards non pas seulement parce qu’il est beau ou qu’il fait froid au dos mais parce que le vernissage coïncidait avec les attentats au Mali. Sur le tableau apparaissent des visages encagoulés, des filles voilées dont on ne voit que les bouts des doigts, quelques écritures arabes, etc. Son auteur explique qu’à travers cette œuvre, il a souhaité rendre hommage aux filles prises en otage par Boko Haram. C’est ainsi son ‘’bring back our girl’’.

Cela démontre une fois encore que Kalidou Kassé reste sensible aux questions d’actualité. Mais il reste également lié, eu égard à sa fidélité aux couleurs sahéliennes, aux personnages filiformes, à la présence de la lune, aux fondements de ce qui fait de lui ‘’le peintre du Sahel’’. Dans la peinture de Kalidou Kassé transparaît aussi un certain optimisme. Car si les cagoules noires des ‘’terroristes’’ font peur, les couleurs de ‘’printemps de paix’’ nous plongent loin de celui ‘’arabe’’. Il nous montre un monde plus apaisé. Ce qui serait possible grâce aux ‘’mains de l’espoir’’ qui nous certifie que rien n’est perdu d’avance sur terre et qu’on peut tout gagner si on y met de la volonté. Ce que démontrent d’ailleurs ‘’les trames de l’histoire’’, l’une des œuvres que reçoit cette exposition.

En tisserand de sang ‘’le pinceau du Sahel’’ a voulu revenir à la tradition. Il a exposé quelques tapisseries qui de loin semblent être des œuvres picturales. C’est pour cela que beaucoup de gens se sont mis à les caresser pour s’assurer qu’il ne s’agit pas de tableaux faits à l’acrylique. La confusion est permise car certaines toiles de Kalidou Kassé ressemblent à des œuvres de tisserands, c’est pour cela d’ailleurs qu’il a été rebaptisé par certains ‘’le tisserand de la toile’’. En outre, les tapisseries exposées sont faites avec des couleurs chatoyantes et attirent forcément les regards des visiteurs.

Ce vernissage marquant le début des activités de la célébration des 35 ans de vie artistique de Kalidou Kassé était aussi une occasion pour rendre hommage à des hommes et femmes de culture. C’est ainsi que des palettes d’art leur ont été attribuées. Le président de la République Macky Sall, en tant que protecteur des arts et des lettres, a reçu une palette d’honneur. Le mécène Abdou Fatah Diagne qui a beaucoup aidé Kalidou Kassé et son ami Paulane dans l’évolution de leur carrière a aussi été distingué. Les hommes des médias n’ont pas été en reste pour leur apport dans la promotion de la culture. Le journaliste et chef du service culture du journal ‘’Le Quotidien’’ Gilles Arsène Tchedji a reçu une des palettes pour services rendus à la culture. Le plus Sénégalais des Béninois de Dakar l’a dédié à toute la presse culturelle. Son confrère de la 2Stv, le doyen Sada Kane, a lui aussi été honoré le même jour. 

BIGUE BOB

 

Section: 
ANNIVERSAIRE COUMBA GAWLO SECK : Les 40 glorieuses de la diva 
THIAROYE 1944-2024 : Le Sénégal face à son histoire, la France face à ses responsabilités
VERNISSAGE DE L'EXPOSITION "VOIX DU SILENCE : TRACE ET RÉSONANCE" : Lever le voile sur l'avortement clandestin
PREMIÈRE ÉDITION SOTILAC : Le Sénégal hisse les voiles du tourisme de croisière
ATELIER ‘’DAKAR AU FIL DES ARTS’’ À L’IFD : Une ville contée en sonorités
EXPO "TRAITS ET LETTRES" AU CARRÉ CULTUREL : Le pouvoir de l'art dans l'éducation et la transformation sociale
AVANT-PREMIÈRE « AMOONAFI » DE BARA DIOKHANE : L'art, l'histoire et le droit au service de la mémoire
EXPOSITION "SYMBOLES DE LA VIE : AU-DELÀ DU REGARD" : Réflexions sur la condition humaine
LE SYNPICS ET CONI IA LANCENT UNE FORMATION : Vers une révolution technologique du secteur médiatique
LIBERTÉ DE PRESSE ET DROIT À L’INFORMATION : RSF appelle les députés à instaurer quatre réformes
BIENNALE OFF : L'Orchestre national raconté à Douta Seck
EXPOSITION FALIA La Femme dans toutes ses facettes
MUSIQUE À L’IMAGE : Plusieurs jeunes formés au Sénégal
CÉLÉBRATION 50 ANS DE CARRIÈRE : L’Orchestra Baobab enflamme l’Institut français de Dakar
15e ÉDITION DE LA BIENNALE DE DAKAR : Seulement deux prix remportés par le Sénégal
BIENNALE DE DAKAR : Un éveil artistique, selon Bassirou Diomaye Faye
CÉRÉMONIE D'OUVERTURE DE LA 15e ÉDITION DE LA BIENNALE DE DAKAR : Dak’Art pour un voyage culturel
EXPOSITION ‘’FAIRE LIEU’’ À DAKAR : Cinq lieux africains comme espaces de transformation
BIENNALE DE DAKAR   - EXPO ‘’DEVOIR DE MÉMOIRE’’ : Un modèle d’engagement culturel
Goncourt 2024