Kalidou Kassé au summum de son art
Trente-cinq (35) ans de vie artistique, ça se fête. Et les amis de Kalidou Kassé l’ont si bien compris qu’ils ont organisé un vernissage-exposition ce vendredi. Histoire de célébrer l’œuvre du ‘’pinceau du sahel’’, ou ‘’tisserand de la toile’’.
Les couleurs terre sont toujours présentes. Elles sont bien visibles et appréciables sur bien des tableaux que reçoivent les cimaises du musée d’art africain Théodore Monod. Les personnages filiformes ont toujours également leurs places dans les œuvres picturales de Kalidou Kassé autant que cette lune qui surplombe ‘’nianou wadiour’’ (ndlr le nom d’un des tableaux). Même s’ils ont pris quelques rondeurs à travers ‘’Adama et Awa’’. Les sujets d’actualité ont eux aussi une place de choix dans le travail de cet artiste thiessois.
‘’Le changement climatique’’ ou encore ‘’terroriste’’ le démontre à souhait. Le dernier cité a d’ailleurs beaucoup attiré les regards non pas seulement parce qu’il est beau ou qu’il fait froid au dos mais parce que le vernissage coïncidait avec les attentats au Mali. Sur le tableau apparaissent des visages encagoulés, des filles voilées dont on ne voit que les bouts des doigts, quelques écritures arabes, etc. Son auteur explique qu’à travers cette œuvre, il a souhaité rendre hommage aux filles prises en otage par Boko Haram. C’est ainsi son ‘’bring back our girl’’.
Cela démontre une fois encore que Kalidou Kassé reste sensible aux questions d’actualité. Mais il reste également lié, eu égard à sa fidélité aux couleurs sahéliennes, aux personnages filiformes, à la présence de la lune, aux fondements de ce qui fait de lui ‘’le peintre du Sahel’’. Dans la peinture de Kalidou Kassé transparaît aussi un certain optimisme. Car si les cagoules noires des ‘’terroristes’’ font peur, les couleurs de ‘’printemps de paix’’ nous plongent loin de celui ‘’arabe’’. Il nous montre un monde plus apaisé. Ce qui serait possible grâce aux ‘’mains de l’espoir’’ qui nous certifie que rien n’est perdu d’avance sur terre et qu’on peut tout gagner si on y met de la volonté. Ce que démontrent d’ailleurs ‘’les trames de l’histoire’’, l’une des œuvres que reçoit cette exposition.
En tisserand de sang ‘’le pinceau du Sahel’’ a voulu revenir à la tradition. Il a exposé quelques tapisseries qui de loin semblent être des œuvres picturales. C’est pour cela que beaucoup de gens se sont mis à les caresser pour s’assurer qu’il ne s’agit pas de tableaux faits à l’acrylique. La confusion est permise car certaines toiles de Kalidou Kassé ressemblent à des œuvres de tisserands, c’est pour cela d’ailleurs qu’il a été rebaptisé par certains ‘’le tisserand de la toile’’. En outre, les tapisseries exposées sont faites avec des couleurs chatoyantes et attirent forcément les regards des visiteurs.
Ce vernissage marquant le début des activités de la célébration des 35 ans de vie artistique de Kalidou Kassé était aussi une occasion pour rendre hommage à des hommes et femmes de culture. C’est ainsi que des palettes d’art leur ont été attribuées. Le président de la République Macky Sall, en tant que protecteur des arts et des lettres, a reçu une palette d’honneur. Le mécène Abdou Fatah Diagne qui a beaucoup aidé Kalidou Kassé et son ami Paulane dans l’évolution de leur carrière a aussi été distingué. Les hommes des médias n’ont pas été en reste pour leur apport dans la promotion de la culture. Le journaliste et chef du service culture du journal ‘’Le Quotidien’’ Gilles Arsène Tchedji a reçu une des palettes pour services rendus à la culture. Le plus Sénégalais des Béninois de Dakar l’a dédié à toute la presse culturelle. Son confrère de la 2Stv, le doyen Sada Kane, a lui aussi été honoré le même jour.
BIGUE BOB